« Okani », du réalisateur congolais Ralff Therance Lhyliann, fait partie des treize courts-métrages en sélection et en compétition au festival international de cinéma « Ant'Sary Doc » qui se tient du 19 au 26 septembre à Antananarivo à Madagascar.
Le court-métrage de 25 min « Okani » se déroule en Afrique centrale et raconte l'histoire des populations autochtones dites Pygmées, souvent victimes de diverses pressions et discriminations. D'un côté, les autochtones subissent la domination des Bantous, l'ethnie majoritaire, qui les traitent comme leurs esclaves. De l'autre côté, ils sont de plus en plus exclus de leur habitat naturel à cause de la déforestation. Pour défendre la survie de sa communauté, Timoté, un jeune Pygmée Baka du Cameroun, est devenu le premier docteur en droit. Il s'est installé à Yaoundé où il partage sa vie avec une femme bantoue qui croit en lui. Le couple mixte veut transmettre modestement l'éloge de la diversité et de la fraternité.
« Okani » a été réalisé en 2022 dans le cadre des ateliers Impala qui avait pour but de former des auteurs-réalisateurs à la réalisation de courts-métrages et d'un autre côté du montage-vidéo. « Okani s'inscrit dans ma démarche artistique habituelle de raconter des histoires de fraternité, du vivre-ensemble et surtout des réalités liées à la forêt. Un milieu qui m'intéresse bien et qui est aussi un milieu lié aux autochtones, un peuple qui me fascine et qui est aujourd'hui victime de plusieurs stigmatisations à cause de leur mode de vie », a souligné Ralff Therance Lhyliann.
Malgré la sélection d'Okani au festival Ant'Sary Doc 2024, le réalisateur n'a malheureusement pas pu se rendre à Antananarivo. « Je n'irai pas parce que je suis en écriture pour mon projet de long-métrage et les délais sont un peu courts entre la sélection et le déroulement du festival. Par ailleurs, il y a le souci de financement de billets. Puisque nous boxons toujours la situation à nos propres frais, on a dépensé énormément dans l'opération de repérage au nord du pays pour le projet Rap de la forêt, donc on ne pourra pas y aller cette fois-ci », a-t-il fait savoir, espérant au moins remporter la compétition dont les résultats tomberont à la clôture du festival le 26 septembre.
Dans cette catégorie Court-métrage, Okani se mesure à d'autres films aussi captivants que soignés, à savoir « Sur les traces de ma liberté » de Franklin Tohouegnon du Bénin, « Sur les traces de mes ancêtres » de Soumahoro Zeinab de la Côte d'Ivoire, « Quand les polypes nettoient la fosse » de Razafitsihadinoina Herménégilde de Madagascar, « La musique est mon refuge » de Thierno Seydou Nouro du Sénégal, « Les plastiques nomades » d'Oulare Momo de la Guinée, « Never Too Late » de Randrianomearisoa Nataniela de Chine-Madagascar, « Sol béni » de Maky Margaridis et Tristan Feres de Belgique, etc.
La sélection de la catégorie des Longs-métrages compte exclusivement quatre films internationaux, tandis que la catégorie Expérience digitale met en lumière une seule sélection à travers le talent d'Amy Razafindahy pour son oeuvre « Construire pour vivre graver pour partir ».
Le jury, composé de membres venant du Canada, de La Réunion, de la France, du Burkina Faso, du Togo, de la Martinique et de Madagascar, se concentrera sur la qualité des sujets abordés, avec une attention particulière portée aux thématiques liées à la femme, au social et à la culture. Cette année, le festival Ant'Sary Doc prévoit sept récompenses pour les participants, dont les prix du meilleur court-métrage et long-métrage, de la meilleure image et du meilleur son, ainsi que le prix de la meilleure expérience digitale, le prix du public, et un prix d'encouragement.