La septième édition de la Rentrée littéraire du Congo (Relico) s'est ouverte, le 19 septembre, à la librairie "Les Manguiers" des Dépêches de Brazzaville sous le patronage du président de l'Union des écrivains, artistes et artisans du Congo (Unéac), Henri Djombo.
Organisée par Le PEN Centre Congo Brazzaville, en partenariat avec la librairie "Les Manguiers" des Dépêches de Brazzaville et l'association Culture Elongo (Prix des cinq continents), la septième édition de la Relico qui se tient sur le thème « Ouvrir un livre, le lire est un droit » réunit pendant trois jours (du 19 au 21 septembre) vingt-cinq écrivains et huit modérateurs, qui disséqueront les histoires de leurs ouvrages portant sur des sujets divers.
Dans son mot de bienvenue, le directeur des rédactions des Dépêches de Brazzaville, Emile Gankama, a, au nom du directeur de publication dudit organe de presse, Jean Paul Pigasse, mis un accent particulier sur l'importance du livre qui ne pourra jamais disparaître au détriment du numérique, tel est d'ailleurs le cas avec l'apparition de la vidéo.
« La vérité c'est que le livre pour ne pas dire la lecture a survécu à la vidéo, nous ne pouvons pas dire que l'internet remplacera le livre.» Pour le journaliste et écrivain Emile Gankama, les défis des temps modernes sont une source d'inspiration pour les écrivains, les chercheurs, bref, tous ceux qui se penchent sur ce rendez-vous.
Qu'ils s'agissent des conflits armés, des changements climatiques, de la vie de tous les jours ou des problèmes de gouvernance, le livre est toujours là, à tout instant... « C'est pour vous dire que le livre a encore des jours devant lui et cette rentrée littéraire qui est l'occasion de parler du livre vaut la peine d'être vécue », a-t-il conclu.
Pour sa part, le président du PEN Centre Congo Brazzaville, Florent Sogni Zaou, la littérature se définit comme un aspect particulier de la communication verbale, orale ou écrite, qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, le lecteur ou l'auditeur. La Relico, dit-il, célèbre la littérature et le livre. C'est ce qui fait dire à Victor Hugo que "la littérature, c'est le gouvernement du genre humain par l'esprit humain" et à Jean Paul Sartre qu' "elle est un moyen de communication tout en prenant le soin de savoir ce que l'on veut communiquer".
Le président du PEN Centre Congo Brazzaville a rappelé à l'auditoire que la littérature africaine remonte de la haute antiquité avec les écrits de l'Egypte antique, soit depuis des temps immémoriaux, pendant que le patrimoine littéraire congolais se développe considérablement au vingtième siècle. Indiquant que c'est Jean Malonga qui signe l'acte de naissance de cette littérature au Congo par la publication en 1953 de « Coeur d'Aryenne » et en 1954 de « La légende de Mfumu Ma Mazono ».
Après, cette clef ainsi tournée dans la serrure par Jean Malonga, une pluralité d'auteurs et écrivains a fini par voir le jour avec plusieurs écrivains, tels que Guy Menga, Tchicaya U'Tamsi, Antoine Letembet-Ambily, Théophile Obenga, Emmanuel Dongala Boundzéki, Henri Lopes, Okotaka Ebalé, Jean Pierre Makouta Mboukou, Tchitchelle Tchivéla. Certains l'animent hors des frontières avec force et dignité.
Il s'agit entre autres de Mwéné Okoundji, Boniface Mongo Mboussa, Caya Makhélé, Alain Mabanckou, Liss Kiyindou, Alphonsine Nyélenga Bouya, Dieudonné Niangouna et Jean Aimé Dibakana Mankessi qui venait de s'ajouter à la très longue liste des écrivains ayant honoré notre pays en obtenant des grands prix littéraires à l'international. « A nous tous, c'est cela la joie de nous retrouver et de nous asseoir côte à côte sur notre natte culturelle et espérer donner plus de souffle à notre littérature », a-t-il fait savoir.
La rencontre encourage la compétition à travers l'attribution du prix Jean Malonga
Remerciant particulièrement Les Dépêches de Brazzaville d'accueillir chaque fois la Relico, le président de l'Unéac, Henri Djombo, a souligné que cette rencontre donne l'occasion de découvrir les nouveautés littéraires, d'encourager la compétition entre les œuvres marquantes à travers l'attribution du prix Jean Malonga et d'assurer le brassage des écrivains des différentes générations. C'est dire à quel point la Relico participe de l'éclosion des lettres congolaises qui jouissent aujourd'hui d'un prestige indéniable et s'inonde davantage de lumières. Avec l'émergence des "nouvelles plumes", donc de la nouvelle génération, la littérature continuera d'assurer parfaitement cette évolution et sa notoriété au niveau international.
Poursuivant son propos, Henri Djombo a fait savoir que par le thème autour duquel s'articule cette rentrée, il s'agit de reconnaître en premier lieu l'importance de la lecture, d'admettre son caractère obligatoire, d'interpeller les autorités à tous les niveaux à jouer leur rôle dans la valorisation du "livre pour tous", à susciter de la passion autour du livre et surtout à les rendre disponibles en tout lieu.
« C'est justement à travers cette interpellation à la fois individuelle et collective que cette rentrée littéraire semble bien originale, qu'elle rappelle notre engagement commun dans la promotion du livre et de la lecture à tous les niveaux de la vie sociale. A la base de tout, nous devons posséder et promouvoir une bonne politique nationale du livre, qui puisse se traduire dans les faits. Nous devons sauver le secteur du livre dans notre pays et en faire un devoir citoyen », a souhaité le président de l'Unéac. Après le mot d'ouverture, l'artiste Fortuné Bateza a déclamé à travers un texte l'histoire de la littérature congolaise.