Afrique Centrale: La sous-région face à la criminalité transfrontalière

Un homme s'apprête à traverser la frontière entre le Cameroun et le Gabon

Les pays de l'Afrique Centrale font face à de nombreux défis sécuritaires avec des ramifications qui vont au-delà de leurs frontières. Cette situation interpelle le comité de chefs de police d'Afrique centrale, dont la RDC est l'un des huit pays membres.

Selon De Gaulle Matangi Mbolo Dego Kaseba, expert Interpol en RDC, "pour résoudre les problèmes de la sécurité, il faut des solutions holistiques, il ne faut pas qu'il y ait des zones qui soient sécurisées et d'autres qui ne le soient pas", dit-il.

Il ajoute que "bien que la RDC ne soit pas membre de la Cemac", elle fait "partie du CCPAC pour résoudre les problèmes de sécurité et coopérer avec tous les pays membres dans le but de lutter efficacement contre la criminalité transnationale et transfrontalière ».

Cette année en avril, grâce à la coopération et l'entraide des services de police de l'Afrique centrale, deux Camerounais en fuite ont été interpellés au Cameroun après avoir commis un délit au Congo. Esaie Ovono Eyi Mezui, lieutenant-colonel de la police gabonaise et secrétaire permanent du comité des chefs de police d'Afrique centrale explique qu'il "s'agissait de l'enlèvement d'une jeune fille avec demande de rançon".

M. Mezui affirme que la police a "pris en compte cette nouvelle forme de criminalité en émergence en Afrique Centrale, pour laquelle il faut que les dirigeants prennent des décisions [car] aucun pays au monde ne peut lutter seul contre la criminalité transfrontalière, il faut s'associer, il faut que les services de police des différents États collaborent entre eux".

Le trafic de drogues et les crimes transnationaux menacent la paix en Afrique Centrale selon Martin Mbarga Nguele, délégué général à la sureté nationale du Cameroun qui déclare qu'il est nécessaire que le comité des chefs de police d'Afrique centrale se réunisse [...] pour tracer la voie à suivre afin de faire face à tous ces défis". Il estime que s'il "n'y a pas de paix, il n'y a pas de développement".

Mais au sein du comité des chefs de police, les dossiers trainent, à l'instar de la création de la brigade mixte en zone Cemac ou encore la finalisation du volet sécurisation des frontières afin de faciliter la libre circulation des biens et des personnes. Le lieutenant-colonel de police Esaie Ovono Eyi Mezui conclut que "l'Afrique centrale est la région la plus riche en Afrique mais paradoxalement, c'est la région où il y'a le moins d'échanges commerciaux. Nous devons mettre en place une carte d'identité Cemac et différents titres de séjour afin que nous puissions vivre notre rêve qui est de voir l'émergence d'une Cemac débout et c'est possible ».

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