Le ministère des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique a organisé, le 19 septembre, à Brazzaville en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), un atelier de consultation sur la stratégie du pôle d'Intelligence artificielle (IA) pour le développement.
Initié à l'intention des différentes parties prenantes, cet atelier débouchera, selon les organisateurs, sur l'établissement de la feuille de route de l'élaboration de la Stratégie nationale de l'intelligence artificielle en République du Congo. Le but ultime étant de permettre au pays de disposer, d'ici à la fin de l'année, d'une stratégie d'IA pour l'arrimer à l'économie mondiale afin que la jeunesse congolaise puisse tirer plein profit de l'économie planétaire à travers la puissance du numérique.
La représentante résidente du Pnud au Congo, Adama-Dian Barry, a, dans son mot de circonstance, rappelé que les enjeux économiques de l'IA pourraient bien faire la différence entre ceux qui l'utilisent et les autres. L'intelligence artificielle permet, a-t-elle indiqué, de traiter plus rapidement les données, une plus-value importante dans un contexte où le domaine de la data prend de plus en plus de l'ampleur. Selon elle, l'adoption de la loi sur la protection des données à caractère personnel, l'édification en cours du Centre africain de l'intelligence artificielle et l'implantation des datacenters sont des avancées encourageantes de la politique publique et augurent de belles perspectives pour l'essor de l'IA en République du Congo.
« C'est dans cette même dynamique que s'inscrit la perspective de l'élaboration de la Stratégie nationale sur l'intelligence artificielle dont la finalité est de doter le pays d'un instrument de développement qui le rend plus apte à saisir les opportunités actuelles et futures afférentes à l'intelligence artificielle et au traitement des données massives, pour le rendre plus attractif pour tous types d'investissements provenant notamment du secteur privé et des partenaires au développement et ce, en cohérence avec les ambitions du plan national de développement 2022-2026 », a rappelé Adama-Dian Barry, insistant sur l'inclusivité dans la démarche.
Lançant les travaux de l'atelier en présence de ses collègues, Hugues Ngouélondelé, ministre des Sports, Jacqueline Lydia Mikolo, des Petites et Moyennes entreprises, le ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Léon Juste Ibombo, a annoncé l'élaboration en cours de la stratégie nationale du Congo sur l'IA.
Ceci en partenariat avec la Banque mondiale, via le projet d'accélération de la transformation numérique. Les bénéfices de cette technologie doivent, a-t-il précisé, être partagés équitablement et profiter à toutes les couches de la population, en particulier aux plus vulnérables. « Les jeunes, les femmes et les communautés rurales doivent être des bénéficiaires légitimes des stratégies d'IA à travers leur mise en oeuvre par des plans d'actions axés sur de projets prioritaires aux jeunes et aux femmes. Le Centre d'IA pour le développement durable servira de catalyseur pour une nouvelle ère de développement pour l'Afrique », a-t-il rappelé.
D'après lui, la République du Congo s'est proposée, à travers de nombreuses réformes juridiques et institutionnelles qu'elle a entreprises, d'exploiter les opportunités qu'offre l'IA. L'objectif visé étant de capter une partie de cette valeur ajoutée, en développant progressivement un écosystème d'IA dynamique et inclusif. Il s'agira également de transformer des secteurs clés de l'économie nationale dont l'agriculture, en augmentant les rendements agricoles de 30 % grâce à des technologies de précision, la santé où l'IA pourrait permettre de réduire de 25 % les temps de diagnostics et d'améliorer l'accès aux soins pour nos populations les plus isolées dans les zones rurales.
« L'intelligence artificielle est aujourd'hui bien plus qu'une simple technologie. C'est un levier de transformation économique, sociale et même celui de la réforme de l'Etat dès lors qu'elle redéfinit non seulement les contours du développement, mais aussi le paradigme de l'activité administrative des Etats dans le cadre de la gouvernance de la transformation numérique », a conclu Léon Juste Ibombo.