Selon Célestin Tawamba, le président du syndicat patronal camerounais Gecam, "près de 6.000 Camerounais ont immigré au Canada" sur les quatre premiers mois de l'année 2024.
Ces chiffres confirment "une tendance exacerbée" portant "à plusieurs centaines de milliers de personnes le nombre de Camerounais ayant choisi de s'exiler", a déclaré Mr. Tawamba. Une situation qui « dure depuis deux décennies », a-t-il ajouté.
"Le patronat camerounais est particulièrement préoccupé par cette migration massive" des travailleurs qualifiés et par "ses conséquences sur la croissance économique du pays", a-t-il dit au cours d'un point de rentrée mercredi à Douala.
En 2020, le Cameroun a perdu environ 23.000 professionnels qualifiés, soit 2,2% de sa population active qualifiée, selon un récent rapport du ministère camerounais de l'Economie, citant des chiffres de l'Organisation Internationale du Travail (OIT).
"Ce phénomène, qui se caractérise par le départ des talents les plus qualifiés vers les pays développés, prive l'économie camerounaise de précieuses ressources humaines", affirme ce rapport.
Le Gecam a écrit au ministère en charge des affaires étrangères "pour discuter des mesures potentielles pour atténuer (les) effets" de la migration des travailleurs camerounais, a indiqué mercredi le chef de ce syndicat patronal.
Au-delà des mouvements internes sur le continent africain, le nombre de migrants africains vivant en dehors de la région a plus que doublé depuis 1990, avec 11 millions résidant en Europe, 5 millions en Asie et 3 millions en Amérique du Nord, selon le rapport 2024 de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
A l'échelle du continent, près de six jeunes Africains sur dix pensent à quitter leur pays dans les trois ans, la recherche d'emploi arrivant en tête de leur motivation (43%) et les Etats-Unis en tête des destination citées (37%), selon un récent sondage de la Ichikowitz Family Foundation, basée à Johannesburg.