La crise humanitaire qui frappe durement le Soudan, était au coeur des discussions au siège des Nations unies à New-York, le 18 septembre dernier. Il est ressorti des échanges, que la situation sanitaire s'est détériorée, avec la saison des pluies.
80 % des hôpitaux ont cessé de fonctionner faute de médicaments. Le rapport produit par les experts de l'Organisation des nations unies (ONU) fait état de 9 millions de personnes qui ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence. Bref, la situation humanitaire est catastrophique et nécessite une désescalade rapide du conflit.
Face donc à cette situation alarmante, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé à la fin des violences dans ce pays ravagé par une guerre civile qui dure depuis plus de 16 mois. Les généraux, Abdel Fattah al-Burhan-qui est à la tête des Forces armées soudanaises (SAF), et Mohammed Hamdan Daglo dit Hemetti qui dirige les Forces de soutien rapide (RSF), entendront-ils enfin raison ? L
a question est d'autant plus fondée que les deux chefs de guerre sont jusque-là restés sourds aux multiples démarches entreprises pouvant conduire à un cessez-le-feu. L'espoir fait vivre et il y a de quoi être un peu optimiste puisque le général Al Burhan a déclaré être prêt à mettre fin à la souffrance de la population soudanaise, en réponse à l'appel du président américain, Joe Biden, à cesser les hostilités.
C'est la sincérité qui manque le plus
Une disposition que semblerait partager son ennemi juré Hemetti, selon les observateurs. Cependant, face à des individus qui sont passés maîtres dans l'art de ruser avec la Communauté internationale, la prudence doit être de mise. Car, il faut bien le dire, c'est la sincérité qui manque le plus. C'est dire s'il faut attendre l'issue du dialogue qui se profile à l'horizon, pour juger de la bonne foi des deux hommes.
Eux qui semblent insensibles aux cris de détresse de leurs concitoyens qui fuient par millions, cette guerre. En effet, selon l'ONU, 2,2 millions de Soudanais ont fui le pays et on y dénombre 10,5 millions de déplacés internes. Face à un tel désastre, l'on ne peut que prendre les deux généraux au mot. Cela dit, quelles que soient les raisons qui ont conduit au déclenchement de ce conflit, le 15 avril 2023, il n'a que trop duré, et il est temps d'y mettre fin pour soulager la souffrance des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Pour cela, l'ONU doit maintenir la pression sur ces deux hommes qui ont mis à feu et à sang ce pays de la Corne de l'Afrique. Elle doit s'assurer des effets des sanctions qu'elle a prises contre eux, mais aussi du respect de l'embargo sur les armes qu'elle a décrété. Le tout, pour les contraindre à aller au dialogue. C'est visiblement la seule alternative pouvant ramener la paix au Soudan où la crise armée a fait 20 000 morts, selon les experts des Nations unies. Un chiffre qui fait froid dans le dos, sans oublier les catastrophes naturelles qui frappent le pays et le choléra avec son lot de morts. Une situation préoccupante qui appelle à agir de toute urgence.