N'Djamena — Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) a organisé du 16 au 17 septembre 2024 une réunion régionale des directeurs des instituts nationaux de santé publique (INSP) et des experts techniques des ministères de la Santé de l'Afrique centrale. L'objectif de cette rencontre était de poursuivre le plaidoyer en faveur des INSP et faire le point sur les avancées dans la création et le renforcement des INSP, un an après la réunion régionale qui s'est tenue au Burundi en 2023.
Les instituts nationaux de santé publique pleinement fonctionnels jouent un rôle crucial dans la détection et la réponse rapide et effective aux menaces et aux urgences sanitaires. Conformément à ses priorités décrites dans le nouvel ordre de santé publique pour l'Afrique et dans son plan stratégique 2023-2027, Africa CDC a fait de la création et du renforcement des instituts nationaux de santé publique un pilier prioritaire en vue de renforcer les systèmes de santé en Afrique.
Depuis plusieurs années, Africa CDC apporte son expertise aux États membres pour la création d'instituts nationaux de santé publique et cela dans le cadre du renforcement de la sécurité sanitaire du continent et de la consolidation des principaux atouts en matière de santé publique", a indiqué le directeur général de la santé du ministère tchadien de la Santé publique, Dr Yam-madji Aliace Djitaingar. "Pour atteindre cet objectif, des appuis technique et financier aux États membres à différents stades de développement des INSP ont permis de renforcer les institutions déjà en place."
Lors de la rencontre de Bujumbura en juillet 2023, un plan d'action pour accélérer le développement des instituts nationaux de santé publique dans la région de l'Afrique centrale avait été adopté. Les États membres s'engageaient, entre autres, à finaliser les projets de lois et cadres juridiques pour l'institutionnalisation des INSP, à élaborer des plans annuels pour mobiliser les ressources et à renforcer la collaboration entre les différents secteurs dans le cadre d'une approche "Une seule santé" tandis qu'Africa CDC s'engageait à accentuer le plaidoyer auprès des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, à améliorer la collaboration régionale et à organiser des échanges entre pairs ou des partages d'expérience entre institutions. Le Tchad, São Tomé-et-Principe, la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine (RCA) ont déjà bénéficié de ces échanges.
"L'Afrique, et notre région en particulier, fait face à de nombreux défis sanitaires et à une augmentation du nombre d'événements de santé publique, en témoigne l'épidémie de Mpox en cours dans 15 pays en Afrique et déclarée urgence de santé publique de sécurité continentale par Africa CDC le 13 août 2024.
Ces crises sanitaires récurrentes sur notre continent commandent que nous accélérions nos efforts", a indiqué le directeur du Centre de coordination régional de l'Afrique centrale d'Africa CDC, Dr Brice W. Bicaba. "Des Instituts nationaux de santé publique efficaces agissent comme des pôles scientifiques pour promouvoir la prévention des maladies et la surveillance des maladies infectieuses pour assurer la sécurité sanitaire de nos populations."
En février 2018, Africa CDC organisait sa première réunion des instituts nationaux de santé publique afin de promouvoir la collaboration, la coordination et les échanges entres les INSP et les organisations partenaires. Dans la région de l'Afrique centrale en 2018, seule la République du Burundi disposait d'un institut national de santé publique. En octobre 2023, grâce aux appuis multiformes d'Africa CDC, la République démocratique du Congo et le Tchad ont établi leur INSP. Par ailleurs, deux pays, à savoir : le Cameroun et la République centrafricaine, sont en cours d'établissement de leur INSP.