Madagascar: Un don de 2 millions de dollars relance le projet crucial de barrage à Volobe

Madagascar: modélisation 3D du barrage de Volobe.

À Madagascar, ce 19 septembre 2024, au cours d'un grand forum (Africa50), l'Agence de financement des États-Unis pour le développement international (Usaid) a fait un don de 2 millions de dollars pour la construction du barrage de Volobe. Un type d'infrastructure dont le président malgache, Andry Rajoelina, a rappelé le caractère indispensable pour l'électrification du pays.

À Madagascar, un vent d'air frais souffle sur le projet de construction du barrage de Volobe, l'un des deux projets hydroélectriques majeurs du pays (120 mégawatts), dans les tuyaux depuis près de 8 ans. Ce 19 septembre 2024, lors de la cérémonie d'ouverture de l'assemblée générale de l'Africa50 - groupe d'investissement panafricain -, deux nouveaux soutiens sont venus appuyer ce projet de centrale hydroélectrique évalué à 670 millions de dollars.

De quoi rassurer les investisseurs d'origine sur la poursuite et la faisabilité de cette infrastructure d'envergure nécessaire au pays mais au sujet de laquelle les négociations avec l'État se sont enlisées au fil des années.

« La situation énergétique de notre pays est insoutenable »

« La situation énergétique de notre pays est insoutenable », a lancé en discours d'ouverture de la cérémonie le président malgache, Andry Rajoelina. « Chaque seconde qui passe accroit le fardeau financier du pays », a-t-il martelé en référence aux 250 millions de dollars annuels que l'État est censé injecter dans la Jirama, la société nationale de distribution d'électricité, pour combler les pertes causées par la vente du kilowattheure à 15 centimes de dollars moins cher que ce qu'elle ne l'achète à ses fournisseurs. « Nous avons besoin de vous », s'adresse-t-il au parterre d'investisseurs, industriels et bailleurs.

Quelques minutes après, à la tribune, l'Agence de financement des États-Unis pour le développement international (Usaid) officialise un don de 2 millions de dollars versé au projet de construction du barrage de Volobe. Une journée « très positive », se félicite Rémy Huber, qui dirige le consortium Compagnie générale d'hydroélectricité de Volobe (CGHV) créé pour le projet, puisqu'elle marque, dit-il « l'engagement d'un nouveau partenaire ».

« L'étape d'aujourd'hui nous permet de concrétiser un financement qui va aider le consortium à aller vers la clôture financière permettant la construction, assure Rémy Huber. Donc, le projet a été lancé il y a 8 ans. Cette clôture financière, elle est prévue d'être atteinte à la fin de l'année prochaine. Il n'y a absolument aucun blocage. Nous avons largement de quoi financer le projet. Là n'est pas la question. La question est de mettre l'ensemble des conditions préalables dans l'ordre pour que les prêteurs soient à l'aise pour nous prêter cet argent, pour qu'ils puissent être remboursés. Ce qui a toujours été convenu avec l'État, c'est d'avoir jusqu'à la clôture financière la meilleure optimisation possible du projet sur les aspects techniques et financiers. Il y a cette optimisation indispensable pour avoir le tarif le moins cher possible pour la Jirama. C'est l'objectif du gouvernement, c'est notre objectif également ».

Début des travaux prévus en 2026

Pour rappel, en mai 2023, le prix d'achat du kilowattheure par la Jirama avait été acté par la signature d'un contrat entre le gouvernement et le CGHV. Un tarif qui n'avait pas été révélé publiquement à l'époque et qui devrait encore être révisé, « optimisé » pour rendre compte de différents paramètres, à commencer par l'inflation et la hausse des frais financiers.

Le début des travaux du barrage de Volobe - situé à 40 km de Tamatave, dans les terres - est prévu en 2026, avec une mise en exploitation horizon 2032.

« Le sujet à Madagascar n'est pas de savoir quand est-ce que l'on produira de l'électricité mais plutôt quand est-ce que la construction de ces barrages - cruciaux pour le pays - va démarrer », analyse un opérateur du secteur privé. « Une fois la construction lancée, les blocages pouvant survenir restent limités : le secteur privé a tout intérêt à permettre aux travaux d'avancer le plus vite », assure-t-il.

De son côté, l'Union européenne, via son nouvel ambassadeur Roland Kobia, a montré son intérêt à participer au projet, en signant hier une lettre d'intention. Aucun montant n'a cependant été évoqué. Il s'agit d'un premier pas vers le consortium, qui devrait mener à des négociations, « pour des dons non remboursables et des prêts concessionnels octroyés par la BEI », la Banque européenne d'investissement, indique l'ambassadeur au micro de nos confrères de 2424.mg.

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