La fin du délestage n'est peut-être pas pour demain. Mais l'État reste déterminé à renverser la tendance et doter le pays d'une production énergétique suffisante.
Présent, hier à l'ouverture de l'assemblée générale d'Africa 50 au CCI, le Président de la République Andry Rajoelina a réitéré sa volonté d'accélérer la transition énergétique.
Énorme défi
L'objectif étant, selon le chef de l'État, est de doubler, voire tripler la capacité énergétique de la Grande Ile. Un énorme défi quand on sait qu'actuellement, la situation énergétique de Madagascar est insoutenable avec un système qui repose essentiellement sur des centrales thermiques, qui, en plus de leur faible capacité de production engendre un coût économique énorme.
« Pour chaque kilowattheure produit, le coût réel est de 1 200 AR/kWh, soit 0,25 USD, tandis que le prix de vente au public est de 0,10 USD. Cette différence, comblée par l'État, représente un déficit annuel de 250 millions de dollars », a précisé le président Rajoelina en ajoutant que « chaque seconde, chaque minute, chaque jour qui passe accroît le fardeau financier pour notre pays ».
Une manière de dire qu'il est plus que jamais temps d'optimiser les investissements vers la transition énergétique, notamment, à travers les projets hydroélectriques. Et Madagascar a incontestablement les moyens de cette politique grâce notamment à ses ressources naturelles inestimables en matière d'énergie renouvelable. « Nous avons des projets dans l'hydroélectricité qui ne demandent qu'à être exploités », a indiqué Andry Rajoelina en citant notamment Mahavolo , (300 MW extensible à 520 MW), Antetezambato (140 MW), Sahofika (192 MW extensible à 300 MW), ainsi que Volobe (120 MW). Concernant justement Volobe, les choses s'accélèrent actuellement puisque pratiquement toutes les étapes préalables sont bouclées.
« On est en attente du closing financier », indique toujours le président de la République. Sur ce point, justement, une autre étape importante a été franchie, hier avec la signature d'un accord de prêt entre l'US International Development Corporation et la Compagnie Générale d'Hydroélectricité de Volobe (CGHV), porteur du projet. D'un montant de 2 millions de dollars, cet accord va permettre d'améliorer les conditions nécessaires à la clôture financière. En somme, les conditions sont en train d'être remplies pour avancer vers la phase de construction de ce projet tant attendu.
Projets
En attendant Volobe, d'autres projets sont en cours pour accélérer la transition énergétique. Le président de la République a notamment cité le lancement du projet d'installation de 50 MW de panneaux solaires dans 47 districts sur les 120 districts du pays. D'autres projets totalisant 600 MW en parcs solaires sont également prévus. En somme, l'État tient dorénavant à exploiter au maximum le potentiel hydroélectrique estimé à plus de 7 800 MW. Une opération qui peut aussi compter sur l'implication des partenaires techniques et financiers et les investisseurs privés nationaux ou étrangers.
C'est d'ailleurs, le rôle joué également par Africa 50, dont le thème pour cette assemblée générale est justement : « Développer les énergies renouvelables et les solutions de financement innovantes pour les infrastructures en Afrique ». Et la tenue de cette AG à Madagascar témoigne justement de la confiance de cette plateforme quant aux potentialités et à la volonté des dirigeants à relever ce défi de la transition énergétique.
« Nous croyons que l'assemblée générale de l'Africa 50 est une aubaine pour viser les bons investisseurs et atteindre les objectifs de développement durable de notre pays en particulier et de l'Afrique, en général », a déclaré la ministre de l'Économie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, dans son discours. En tout cas, l'Africa 50 est conscient de cette potentialité économique de la Grande Ile.
« Madagascar offre des perspectives d'investissement dans des infrastructures stratégiques pour les énergies renouvelables, les exportations agricoles, l'économie bleue, le tourisme et la logistique, parmi tant d'autres opportunités inexploitées », a déclaré le président de la BAD et non moins Président du Conseil d'administration d'Africa50, Akinwumi Adesina. Notons qu'une série de signatures de partenariat a été faite, durant cette AG des actionnaires d'Africa 50. Nous en reparlerons.