Il a suivi les pas de son grand-père Tata Max, mais à sa façon. Originaire de la région Sud-Est de Madagascar, celui-ci fait partie des nationalistes luttant contre la colonisation. Étant le petit-fils du personnage, Mashmanjaka s'en est inspiré.
Imprégné par la musique traditionnel de l'Atsimo-Atsinanana, Boto Razafindrazah, à l'état-civil, s'est lancé dans la carrière artistique en 1997 en créant son groupe Lonaka Ambanitana. Deux ans après, le jeune homme débarque dans la capitale malgache pour poursuivre ses études. Ce chemin l'a conduit à la rencontre de son destin. Un destin qui lui permet de faire la connaissance des membres du collectif Makoa (crépus) à savoir Maboto Tilahy, Shao Boana, Selekta, Rootikal et Kani Barbo. Alors, ensemble, ces six soldats deviennent des icônes du rap gasy.
Ils expriment leurs plus belles rages, font remuer positivement des têtes avec leurs morceaux porteurs de message. Leur succès auprès des adolescents de l'époque leur ouvre les portes. Dès lors, Makoa participe à des grands concerts de hip hop organisés sur la Grande Ile, notamment aux premières parties des concerts des rappeurs internationaux comme Sean Paul, Saïan Supa Crew, Lord Kossity, Sniper, Admiral T. Entre-temps, l'équipe est invitée à deux grands festivals à La Réunion.
Épopée
En 2003 la culture hip-hop atteint sa maturité à Madagascar. Une année durant laquelle Makoa sort une compilation « One Lova ». Grâce à cette jaquette, les guerriers crépus sillonnent le pays en livrant des spectacles dans les établissements culturels. En 2006, Boto Razafoindrazah trouve un nom d'artiste inspiré du parler de sa localité : MashManjaka Tsirefesimandidy. D'après ses dires, Mash vient du mot malgache masiny qui signifie sacré, Manjaka veut souveraineté, et Tsirefesimandidy : autoritaire. Bien entendu, ces noms seront affichés sur son mixtape « Fenofanahy », réalisé en étroite collaboration avec son frère de son Maboto Tilahy.
En 2010, le poète urbain décide de voler de ses propres ailes. De fil en aiguille, monsieur trouve son propre style. Le brassage de compositions entre les sonorités malgaches, le reggae, le ragga-dance-hall, les paroles réfléchies, ainsi que les mélodies bien structurées apparaissent de temps à autres dans son premier album. En outre, la concrétisation du concept Mashmanjaka Hazavagna saint souverain de la lumière l'a propulsé davantage.
Ce concept qui promeut la culture malgache parvient à séduire le cœur des adeptes de la trad-fusion. Hormis les rythmes cités précédemment, en vue de rassembler des générations, la drill a récemment été proposée dans ses trois derniers singles.
27 ans déjà ! Le temps file rapidement sur le poignet. Sa barbe qui vire poivre et sel, prouve sa longévité. Mash a fait découvrir au public son monde musical. Chantre de l'unité nationale et du fihavanana, la cohésion sociale, il prêche l'amour, dénonce l'injustice... Mashmanjaka est aussi cet homme qui a tracé son destin avec sa main droite tout en restant humble. De l'Atsimo-Atsinanana à Antananarivo, l'itinéraire était long, mais enrichissant... L'artiste continue sa route en gardant ses yeux rivés sur son objectif, exporté la culture et la musique malgache au-delà des frontières de son pays.