Ile Maurice: Six suspects libérés, un taser et un DVR recherchés

20 Septembre 2024

Rs 100 000. C'est le montant de la caution imposé par la cour de Curepipe le 17 septembre, à Javaid Hosany, qui avait réclamé, par le biais de son avocate, Me Melany Nagen, sa remise en liberté suivant son arrestation dans le sillage du complot allégué pour dissimuler le meurtre de Nadeem Permessur le 17 août, à Lapeyrouse. Un acte qui, selon la police, aurait perverti le cours de la justice.

Si la cour a écouté vendredi les débats entourant la motion de remise en liberté du travailleur social elle s'est ainsi alignée avec la défense, rejetant les points d'objection de l'enquêtrice de la Major Crime Investigation Team (MCIT).

Javaid Hosany a été arrêté après que la police ait découvert le corps du défunt avec de multiples blessures. Nadeem Permessur, chauffeur de taxi de Pailles âgé de 48 ans et père de deux enfants, avait sombré dans l'enfer de la drogue depuis des années. Ne pouvant plus supporter cette vie, il avait décidé, avec l'appui de sa famille, de commencer un programme de désintoxication. C'est ainsi qu'il s'était rendu, en août, au centre Awaken, une maison reconvertie en centre à Eau-Coulée, dédiée au traitement des personnes dépendantes aux drogues.

Une bagarre avait éclaté le 17 août après que les toxicomanes aient voulu se droguer et le patient Permessur avait succombé à ses blessures. Initialement, quatre accusés avaient été arrêtés dans l'affaire de meurtre. Ils avaient déclaré qu'après le décès de Nadeem Permessur, ils étaient partis au restaurant Kono Grills à la rue Couvent, Eau-Coulée, pour rencontrer le propriétaire du centre de désintoxication et quatre autres personnes, dont Javaid Hosany. Après avoir relaté les circonstances de l'incident, les suspects avaient eu comme instructions d'une des cinq personnes présentes au restaurant de cacher la vérité et de dire à la police que le défunt était décédé en état de légitime défense. Javaid Hosany était présent lors la réunion au cours de laquelle des instructions avaient été données aux suspects de cacher la vérité.

L'investigatrice Nothoo de la MCIT a soutenu que des preuves crédibles étaient à la disposition de la police, dont les déclarations de Reedwan Bauluck, Issac Shamahoun Golamgous et Istiyaaq Caunhye.

L'enregistreur vidéo numérique (DVR) qui se trouvait au centre contenant l'enregistrement complet de l'incident, un taser utilisé lors de l'agression contre le défunt et un registre contenant tous les détails de la liste des patients admis au centre n'ont pas encore été retrouvés. Ces pièces à conviction sont cruciales pour l'enquête.

Manipulation de preuves

L'enquêtrice explique que la police dispose d'informations crédibles selon lesquelles le requérant aurait manipulé ces pièces à conviction et les a dissimulées. «Le requérant est considéré comme ayant conspiré pour perturber le cours de la justice puisqu'il était présent au moment où avait surgi la discussion visant à cacher la vérité. Il aurait donc accepté le complot. Au cas contraire, il en aurait informé la police», a poursuivi la policière.

Javaid Hosany, père de trois enfants, a également signé une reconnaissance de dette de Rs 300 000. Idem pour le propriétaire du centre Awaken, Jonathan Widley Jean-Pierre, qui a recouvré la liberté contre une caution de Rs 120 000 le 16 septembre.

Jonathan Widley Jean-Pierre a été impliqué par un suspect accusé de meurtre. Ledit suspect, selon la police, a informé le demandeur et son ami des circonstances dans lesquelles le défunt était décédé.

«Le centre fonctionnait illégalement. En outre, des témoins ont déclaré que le requérant et d'autres personnes les avaient kidnappés et forcés à être admis au centre contre leur gré. Le demandeur a joué un rôle de premier plan dans cet enlèvement. Compte tenu de la gravité de l'accusation et de la peine potentielle, s'il est reconnu coupable, il existe un risque élevé que le demandeur s'enfuie pour éviter les poursuites», a évoqué la Woman Chief Inspector Nothoo en cour. D'ajouter que le père de famille pourrait aussi faire face à d'autres accusations.

Quoi que l'enquêtrice ait concédé qu'il n'existait aucune preuve que le demandeur ait spécifiquement fourni un endroit pour assassiner Nadeem Permessur, elle a confié que trois autres suspects étaient recherchés dans cette affaire.

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