Sénégal: Ari Koda, le « No man's land » de Ourossogui

20 Septembre 2024

Situé sur la façade ouest de la commune de Ourossogui, le quartier de »Ari kod̔a » qui connait présentement un déguerpissement de la part de l'autorité communale, est une zone pour la grande majorité, occupée par des populations de réfugiés des évènements de 1989 (conflit Sénégal Mauritanie) et des personnes en provenance du Ferlo tenaillées par les rigueurs de la vie dans cette partie du pays.

Peu avant l'avènement de la communalisation de la ville carrefour d'Ourossogui, le quartier situé à la périphérie de la ville, était seulement peuplé de quelques rares familles dont les occupants travaillaient dans la manutention ou la main d'oeuvre locale.

En 2012, la mise en service de la route Linguère-Matam, motivera l'arrivée d'autres migrants au niveau de Ourossogui qui portera désormais les attributs d'une ville carrefour, car situé, au croisement de deux routes nationales, la nationale 02 et la nationale 03 qui traverse le pays par l'intérieur via Linguère qui se prolonge jusqu'à Matam, une ville frontalière de la Mauritanie. La route Linguère-Matam qui s'ouvre aussi à Touba (2ème ville du pays sur le plan demographique) avait fini de prendre le dessus sur l'ancien itinéraire Dakar/Saint-Louis, qui faisait de Richard-Toll, la ville industrielle, une étape cruciale, très importante avec ses commerces, ses restaurants et gargotes.

La densité du transport devenue plus importante sur le nouveau itinéraire avait propulsé l'exode massif des restauratrices et des gargotières vers Ourossogui dont la plupart s'implanteront dans le quartier 'Ari Koda' qui devenait par la force des choses, une zone de 'chute', souvent avec la complicité des autorités locales.

'Ari Koda', qui veut dire 'Qui Arrive, Habite', était devenu par la force des choses, un 'No Man's Land' où n'importe qui pouvait s'installer.... Un fait regrettable, selon Adama Niang, un journaliste habitant de Ourossogui, qui soutient que « le phénomène avait fini de prendre de l'ampleur au fil des années parce que les maires utilisaient les populations comme une clientèle politique ».

Ce qui reste l'une des résultantes, « du laisser-aller » toléré jusque-là qui, de l'avis de beaucoup d'observateurs cristallisent la réflexion. Loin de cautionner « une anarchie », comme le relèvent les officiels de la mairie, il reste conséquent, que des populations en quête d'un mieux vivre, ne peuvent voir aussi leurs efforts de survie anéantis par des bulldozers.

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