Dakar — La Commission nationale des droits de l'homme du Sénégal veut arriver à faire en sorte que les différents niveaux de la société soient davantage imprégnés de l'idée que "les droits humains sont des droits exigibles, spécialement quand il s'agit des femmes et des enfants".
"Il s'agit d'inculquer à tous les niveaux dans nos sociétés l'idée que les droits humains sont des droits exigibles, spécialement quand il s'agit des femmes et des enfants", a déclaré sa présidente, l'universitaire Amsatou Sow Sidibé.
Elle prenait part à l'assemblée générale de la Commission panafricaine des leaders pour les droits de l'homme, de la femme et de l'enfant, vendredi, à Dakar.
Selon Mme Sidibé, la Commission panafricaine pour les droits de l'homme, de la femme et de l'enfant inclut "tous les droits humains, spécialement les droits des femmes et des enfants".
"C'est une commission qui comporte des membres venant d'un peu partout en Afrique, surtout en Afrique francophone, et qui veut unir ses efforts pour que la culture des droits des femmes et des enfants soit une réalité", a indiqué l'enseignante-chercheure à la faculté de droit de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar.
"Il s'agit d'une organisation qui veut asseoir le leadership transformationnel, parce que nos communautés elles-mêmes doivent être sensibilisées sur l'importance de l'humain en général, et sur l'importance des femmes et des enfants", a expliqué Amsatou Sow Sidibé.
Les institutions nationales des droits de l'homme représentent "une interface" entre l'État, les populations la société civile, a-t-elle avancé.
"Nous allons les soutenir, les appuyer, parce que tout ce que nous recherchons, c'est l'effectivité des droits humains. Que ces droits humains qui sont dans les textes, dans les conventions, dans la Constitution, soient une réalité partout, dans les maisons, dans les quartiers, partout dans nos pays", a-t-elle dit.
Interpellée sur les voies et moyens de rendre effectif le respect des droits humains, Mme Sidibé a répondu : "Nous voulons le vécu maintenant. Nous voulons la pratique dans les droits humains. Et nous voulons toujours rappeler à l'État, à nos États, qu'ils ont pris des engagements internationaux en matière de droits humains, il suffit de les respecter pour que le peuple vive sa dignité".
"Le mot dignité doit être devant nous, devant l'État, devant la société civile, devant les populations, devant les femmes, devant les enfants. La dignité humaine, c'est de ça qu'il s'agit", a-t-elle insisté.
Pour Mamadou Salif Diallo, président de la Commission panafricaine des droits de l'homme, de la femme et de l'homme, "il faudrait prendre des dispositions en tant qu'Africain, en tant que leader africain, pour pouvoir remédier à ces situations" de non respect des droits humains.
"Il s'agit pour nous de prendre des dispositions pour trouver des solutions afin de remédier" à ces situations, a ajouté Mamadou Salif Diallo.
"La première disposition que nous avons prise, c'est d'abord la mise en place de cette commission. C'est la première étape. La deuxième étape, nous sommes en train de mobiliser des leaders africains avec eux, nous allons apporter notre expérience et les accompagner pour que les droits des femmes et des enfants soient pris en compte", a-t-il expliqué.
Silèye Gorbal Sy, initiateur de cette rencontre, estime que la Commission panafricaine, en adoptant ses textes statutaires et réglementaires, est appelée à jouer "un rôle capital" pour la promotion des droits de l'homme, en particulier des femmes et des enfants, à travers ses leaders "dans tous les domaines de la vie économique et sociale de notre continent".