La journaliste nigérienne Samira Sabou va recevoir le Prix international pour la liberté de la presse 2024 du Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le CPJ l'a annoncé, jeudi 19 septembre, et la cérémonie de remise des prix aura lieu fin novembre.
La journaliste Samira Sabou est récompensée aux côtés d'autres professionnels de l'information qui couvrent Gaza, la Russie ou le Guatemala.
Joint par RFI, Jonathan Rozen, chercheur au comité pour la protection des journalistes souligne que « Samira Sabou mérite vraiment cette récompense pour son travail de reportage au Niger, sur des sujets qui sont importants pour la population nigérienne, mais aussi pour sa ténacité face au harcèlement judiciaire qu'elle continue de subir et face aux menaces qu'elle subit aussi dans le cadre de son travail. »
Toujours poursuivie
« Samira a été arrêtée en 2023. Elle a été gardée dans un lieu inconnu pendant environ huit jours et elle est toujours sous le coup de poursuites », précise-t-il.
« Plus largement, tout cela est très symptomatique de la criminalisation des médias au Niger. Cette année, des journalistes ont été arrêtés. Au mois de juin, on a vu les autorités réviser la loi sur la cybercriminalité. Donc, les défis auxquels Samira Sabou doit faire face sont très semblables aux défis auxquels les journalistes sont confrontés sur l'ensemble du Niger. Mais ce sont aussi les mêmes défis que doivent affronter les journalistes qui exercent dans le Sahel », ajoute Jonathan Rozen, chercheur au comité pour la protection des journalistes.
Rappelons qu'au Niger, l'on est toujours sans nouvelles du journaliste de Canal 3, Serge Mathurin Adou - de nationalité ivoirienne et nigérienne - depuis le début de ce mois de septembre.