Le diacre mauricien Jean-Sébastien Géry sera ordonné prêtre, aujourd'hui, en la cathédrale St-Patrick à Melbourne, en Australie.
Dans une interview parue sur le site de l'archidiocèse catholique de Melbourne, il déclare rétrospectivement que c'est sa grand-mère, «une femme priante», qui a jeté les bases de sa foi. Ses parents étant fonctionnaires, et de surcroît, des musiciens qui se produisaient en soirée, il a passé une bonne partie de son enfance chez elle. Elle lui a appris à réciter plusieurs prières essentielles, l'encourageant à ne pas rater la messe du dimanche et lui recommandant de toujours demander au Saint Esprit de le guider. Son frère Christopher et sa soeur Valérie lui ont inculqué le sens du partage.
À l'école confessionnelle, c'était toujours lui qu'on choisissait pour camper le rôle de Jésus-Christ dans les saynètes que les élèves préparaient lors des classes de catéchèse. «J'ai dû finir par être à la hauteur de mon personnage», raconte-t-il en riant.
Doué pour les mathématiques et le design, il a obtenu de bons résultats de fin d'études. Sauf qu'il n'avait pas les idées claires quant à son choix de carrière. Voulant célébrer ses résultats, il s'est rendu à l'église et a découvert une messe charismatique. Un cantique l'a particulièrement touché car il mettait le doigt sur son incertitude par rapport à son avenir. Il a retenu les paroles du prêtre qui demandait aux fidèles de confier leur présent, leur passé et leur avenir à Dieu, et à s'abandonner à Jésus-Christ. Il s'est alors mis à lire la Bible et est devenu plus attentif aux actions de l'Esprit Saint dans sa vie. À 17 ans, sa première tentative d'entrer au séminaire à Maurice a échoué, le directeur des vocations le trouvant trop jeune.
Il a donc suivi un cours à l'université de Maurice, obtenant sa licence en graphic design. En 2015, quand il s'est rendu en Australie pour le mariage de sa soeur, celle-ci lui a suggéré de suivre un cours en design de produit auprès du RMIT de Melbourne. Ce qu'il a fait. Il a pu trouver un conseiller spirituel en la personne du frère Richard Rosse, un prêtre mauricien. N'ayant pu intégrer un groupe de prières pour jeunes à cause de son emploi du temps, il a intégré un groupe de seniors, la majorité étant des sans domicile fixe faisant l'expérience de la solitude. «C'est là que j'ai découvert l'amour de Dieu lorsque nous sommes vulnérables. C'était bon pour mon âme.»
Faisant régulièrement l'adoration du Saint Sacrement à la cathédrale St-Patrick, un jour, il a demandé au prêtre qui le raccompagnait ce qui l'avait mis sur la voie de la prêtrise. «Il m'a répliqué : J'ai tenté le coup.» Jean-Sébastien Géry a fait de même, réalisant qu'il n'avait rien à perdre. C'est ainsi qu'il est entré au séminaire au collège Corpus Christi où il dit avoir vécu les meilleurs moments de son existence, appréciant les prières communes. «Bien que cela paraisse répétitif au quotidien, lorsque nous luttons pour nous réveiller tôt et prier, nous sommes dans le même bateau et c'est beau car nous luttons ensemble et cela fortifie l'esprit.»
Il avoue avoir, à un moment, ressenti des appréhensions à l'idée de se faire prêtre. «J'avais peur que mon «oui» me mène sur une route de solitude et de tristesse. Mais en réalité, j'ai trouvé la joie. Je suis très reconnaissant envers Dieu d'avoir écouté ma prière. Je me sens un homme profondément comblé et je veux partager cette joie.»