L'émigration camerounaise connaît une croissance significative ces dernières années, suscitant des inquiétudes quant à la fuite des cerveaux et ses impacts sur le développement du pays. Selon les données récentes, le Canada, les États-Unis et plusieurs pays européens sont devenus des destinations prisées par les Camerounais en quête de nouvelles opportunités.
Au Canada, l'Institut statistique du Québec rapporte que 14 135 Camerounais ont immigré entre 2019 et 2023, représentant environ 6% de l'immigration totale du pays. Aux États-Unis, l'American Community Survey indique que 60 100 Camerounais ont immigré entre 2015 et 2019, avec une augmentation notable depuis 2017, coïncidant avec le début de la crise anglophone.
La diaspora camerounaise s'étend également en Europe, avec des chiffres importants en France (90 000 immigrés en 2022), en Belgique (15 769) et en Espagne (12 000). Cette tendance soulève des questions cruciales sur l'avenir du développement national du Cameroun.
L'ampleur de cette émigration, estimée à plusieurs millions de personnes, représente un défi majeur pour le Cameroun. La perte de talents qualifiés et de main-d'œuvre pourrait entraver les efforts de croissance économique et de progrès social du pays.
Cependant, cette situation présente aussi des opportunités. La diaspora camerounaise peut jouer un rôle crucial dans le développement du pays à travers les transferts de fonds, les investissements et le partage de compétences. Le défi pour le Cameroun est de mettre en place des politiques efficaces pour capitaliser sur ce potentiel tout en créant des conditions favorables au retour et à la rétention des talents.
Pour conclure, l'émigration camerounaise est un phénomène complexe aux implications multiples. Une approche équilibrée, combinant des mesures pour retenir les talents locaux et mobiliser les ressources de la diaspora, pourrait transformer ce défi en opportunité pour le développement durable du Cameroun.