Au Mali, cela fait plus de 60 jours que Youssouf Daba Diawara, proche de l'imam Dicko, est en détention. Arrêté le 13 juillet, il est poursuivi pour « opposition à l'autorité légitime », après avoir participé à une manifestation d'opposition. Sa demande de mise en liberté provisoire a été rejetée. Les proches de Youssouf Diawara dénoncent une détention « arbitraire » et un « acharnement ».
La demande de mise en liberté provisoire de Youssouf Diawara, dont l'examen a été repoussé à plusieurs reprises, a finalement été rejetée le 5 septembre dernier. Au cours de l'audience, racontent ses proches, ce proche de l'imam Dicko « comparaît enchaîné avec des codétenus ». Une humiliation pour ce fils d'un ancien ministre, petit-fils d'un compagnon politique du premier président Modibo Keïta, et qui était lui-même inscrit, cette année, au concours de l'ENA (École nationale d'administration), qui a eu lieu pendant l'été. Youssouf Diawara n'a pas pu participer, le parquet ayant refusé de délivrer un ordre d'extraction de la maison d'arrêt pour lui permettre de concourir.
Ses proches, qui considèrent sa détention comme « arbitraire », reconnaissent que Youssouf Diawara n'est pas maltraité, mais dénoncent une forme d'« acharnement ». Après avoir été interpellé par des hommes en cagoule et sans mandat, mi-juillet, Youssouf Diawara avait passé trois jours à la Brigade d'intervention judiciaire, à l'isolement, avant d'être officiellement inculpé, puis transféré à la prison de Bamako. Il est poursuivi pour « opposition à l'autorité légitime » en raison de sa participation, plus d'un mois plus tôt, à une manifestation de la Synergie d'actions pour le Mali qui n'avait pas été autorisée et dont les mots d'ordre étaient : électricité et élections.
Son entourage estime, qu'à travers lui, c'est l'imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil islamique du Mali - aujourd'hui opposant en exil - qui est visé. « Ils s'en prennent à son principal lieutenant politique pour l'affaiblir et pour qu'il reconsidère sa position vis-à-vis du régime », estime un proche.
La CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Dicko) dont Youssouf Diawara est le coordinateur, n'a pas réagi officiellement depuis son arrestation. L'organisation a officiellement été dissoute, en mars dernier, par les autorités de transition.
Le procès de Youssouf Diawara est fixé au 3 octobre.