L'alliance du changement est passée à la vitesse supérieure depuis samedi dernier. Ce mouvement d'opposition regroupant le Parti travailliste, le Mouvement militant mauricien, les Nouveaux Démocrates et Rezistans ek Alternativ (PTr-MMM-ND-ReA) tiendra un meeting, demain, à Triolet. Ce sera sera sans doute le dernier rassemblement avant la dissolution du Parlement. S'il est vrai que cette alliance a annoncé un autre meeting au n°8 (Moka-Quartier-Militaire) dans trois ou quatre semaines, on sait que l'Assemblée sera dissoute bien avant. Si ce n'était pas le cas, il faudrait alors s'attendre à la partielle au n°10 (Montagne-Blanche-Grande-Rivière- Sud-Est), le 9 octobre.
Pour préparer le rassemblement de demain, le leader du PTr, Navin Ramgoolam, a présidé deux ou trois réunions, la dernière ayant eu lieu le mercredi 18 septembre, juste après l'hommage à sir Seewoosagur Ramgoolam, au jardin de Pamplemousses. Ce meeting a pour objectif de créer un grand impact avant la dissolution. Reste à savoir si cette alliance pourra mobiliser une bonne foule car on sait que tant que la date des élections n'est pas annoncée, il y a des électeurs qui refuseront de s'afficher avec des partis de l'opposition.
Navin Ramgoolam a annoncé que dimanche, il dévoilera la circonscription où il compte briguer les suffrages. S'il ne pourra pas dire à Triolet qu'il sera candidat au n°10, aux dernières nouvelles, Navin Ramgoolam garde encore l'option de cette circonscription de l'Est car il compte beaucoup sur des anciens du Mouvement socialiste militant (MSM), qui lui ont laissé entendre qu'il obtiendra leur coup de main au n°10. On ne sait pas s'il fait confiance à ces personnes.
Concernant les tickets, l'opposition dispose d'une liste d'au moins 50 candidats confirmés. Les noms des dix autres candidats sont connus, mais il faut attendre que le puzzle se mette en place car il faut tenir en compte leurs profils ethniques pour les placer dans les bonnes circonscriptions. Des démissions de futurs candidats qui occupent des postes au sein des institutions gouvernementales sont attendues dans les jours à venir.
Pour sa part, Pravind Jugnauth semble jouer au chat et à la souris. Il surveille ses adversaires et passera à l'attaque le moment voulu car c'est lui qui détient les clés, du moins pour le moment. Le leader du MSM ne laisse pas trop de champ à ses alliés, sauf au Parti mauricien social démocrate (PMSD) sur qui il compte pour remporter des sièges dans les circonscriptions urbaines. Le deal entre le MSM et le PMSD est presque finalisé et on ne sera pas surpris si les Bleus obtiennent plus de dix investitures.
Alan Ganoo, de son côté, a démenti la nouvelle selon laquelle il aurait négocié avec les partis de l'opposition. Mais si ce n'est pas lui en personne, il y a bien des émissaires qui ont voulu obtenir trois tickets de l'alliance de l'opposition. Mais personne, surtout le leader du PTr, n'a rien voulu entendre.
Avec l'affaire du renouvèlement du bail du terrain de sa mère dans la capitale, Steven Obeegadoo doit maintenant se défendre au lieu de se retrouver en position de force pour négocier avec le MSM.
Le Muvman Liberater (ML), qui a évité de faire cause commune avec le tandem Obeegadoo-Ganoo, est lui dans une meilleure position. Même si Ivan Collendavelloo ne s'intéresse pas trop à une investiture, il fait de son mieux pour que le ML soit bien représenté au sein de l'alliance gouvernementale.
S'agissant des promesses électorales, c'est du côté du Swami Vivekananda International Convention Centre à Pailles que les Mauriciens porteront une oreille attentive, le 29 septembre, jour d'un grand rassemblement des seniors. Ces derniers représentent entre 25 % à 30 % de l'électorat, dont une majorité semble faire confiance à Pravind Jugnauth. Une annonce pour améliorer l'état du portefeuille des personnes du troisième âge sera un avantage non négligeable pour le MSM et ses alliés.