Congo-Brazzaville: Littérature - Eugénie Mouayini Opou s'illustre à la première table ronde de la septième Relico

L'écrivaine congolaise résidant en France, Eugénie Mouayini Opou, a été l'applaudimètre de la première table ronde de la septième édition de la Rentrée littéraire du Congo (Relico), le 19 septembre, à la librairie "Les Manguiers" des Dépêches de Brazzaville.

Si la littérature se définit comme un aspect particulier de la communication verbale, orale ou écrite, qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, le lecteur ou l'auditeur, comme le dit si bien le président du PEN Centre Congo Brazzaville, Florent Sogni Zaou, Eugénie Mouayini Opou n'a pas fait exception à la règle. En effet, présentant son nouvel ouvrage consacré au "Roi Makoko Iloo Premier du royaume téké", à travers une table ronde modérée par Willy Gom, Eugénie Mouayini Opou a mis l'accent sur le traité que ce dernier a conclu avec l'explorateur franco-italien, Pierre-Savorgnan-de-Brazza. Ces écrits sont un hommage rendu à un grand roi Ounkoo Iloo premier qui a géré avec sagesse et abnégation le royaume téké de 1872 à 1892, et qui est devenu une icône dans l'histoire de la République du Congo en général et du royaume Téké en particulier.

Pour l'écrivaine, la signature du traité dit de Protectorat conclu entre le roi Iloo premier et l'explorateur Pierre-Savorgnan-de-Brazza, le 10 septembre 1880, a laissé des traces indélébiles au Congo et dans le monde. Eugénie Opou Mouayini a fait savoir que quand il était question d'envoyer les fils et filles dans les écoles néocoloniales, il avait affiché un refus catégorique, car dans sa vision du monde ces écoles ne participeraient pas à l'éclosion des intelligences, mais à leur anéantissement. Il fit de même pour les religions qui ont encombré et noyé les cultures traditionnelles. Personne ne peut voler l'histoire d'un peuple, qui se raconte de génération en génération. Par le pouvoir royal, le roi Iloo premier a fait une place capitale aux femmes en élevant Ngassie au rang de reine Ngalifourou et ce jusqu'à aujourd'hui. Néanmoins, il reste incompris du fait de la lecture que chacun fait du traité de Protectorat, dit "Traité Makoko- De Brazza".

Pour montrer sa capacité à la gérance de la chose culturelle et traditionnelle, Eugénie Opou Mouayini s'est dite prête à diriger le royaume Téké. « Dans le royaume Téké, on n'est pas roi de père en fils. À ce jour, on a toujours eu des rois hommes. Moi je fais partie des six familles dans lesquelles on puise les rois. J'ai le devoir et le droit même d'appeler les conseillers et de leur dire qu'est-ce que vous attendez pour mettre une femme à ce trône ? Et si seulement c'était le cas de choisir une femme, je suis en première ligne car je suis née reine. Je révèle donc mes intentions d'être reine du royaume Téké », a-t-elle fait savoir. Outre Eugénie Opou Mouayini, d'autres écrivains comme Etienne Perez Epagna et Octave Mouandza ont aussi présenté leurs ouvrages, lors de cette première table ronde.

La poésie à l'honneur à la première journée de la Relico

La deuxième table ronde du 19 septembre a connu comme modérateur, Mongo-Etsion, avec pour écrivains, Rosin Loemba, Malachie Cyrille Ngouloubi et Moïse Bobongo. Le poète Malachie Cyrille Ngouloubi, faisant partie des écrivains inscrits pour présenter leurs ouvrages, s'est fait représenter par le préfacier de son livre, le Dr Ulrich Bakoumissa, qui a présenté le recueil de poèmes intitulé : « Ode pour maman Mouébara », un hommage rendu à la mère génitrice du président de la République, chef de l'État congolais, Denis Sassou N'Guesso.

Dans ce recueil de poèmes publié aux éditions MCN à Brazzaville, le poète Malachie Cyrille Ngouloubi, veut immortaliser cette dame de coeur, si effacée de son vivant et toute ordinaire, qui a donné la vie à un grand homme d'État. Elle a influencé de beaucoup l'éducation de son fils dès la tendre enfance jusqu'à l'accession de ce dernier à la magistrature suprême. Malachie Cyrille Ngouloubi montre à travers ce recueil de poèmes la gratitude et les qualités de maman Emilienne Mouebara. « Émilienne Mouebara était la mère de tous/ (...) Je t'appelais amour/ Ô femme au-delà du temps ! / Comment te parler ? / La mort est une partie de la vie qui, désormais, vit en nous. / Alors, je suis venu te dire mon mot arc-en-ciel:/ Je t'aime maman ! », écrit-il à la page 9.

Si Eugénie Mouayini Opou était l'applaudimètre lors de la première table ronde, le benjamin des écrivains, Moïse Bobongo, a été éblouissant lors de la deuxième et dernière table ronde de la journée du 19 septembre. Ce nouveau-né de la littérature congolaise a expliqué à l'assistance le contenu du tome 1 de son chef-d'oeuvre de cent deux pages intitulé « Sans équivoque, la flamme des mots ». Moïse Bobongo a fait savoir à l'auditoire qu'à travers un ensemble constitué de vers métissés et percutants, chaque poème explore de manière poignante des sujets tels que "l'injustice sociale", "la jeunesse", "l'inégalité", "la pauvreté", "la discrimination", "la pollution" et bien d'autres faits et problèmes qui touchent l'humanité.

La flamme des mots, poursuit le jeune écrivain, est un voyage sans équivoque pour tous les lecteurs. D'un appel à la prise de conscience et de responsabilité. Moïse Bobongo exprime à travers cet ouvrage son indignation et, par ailleurs, laisse sa plume peindre son espoir de changement, invitant ainsi tout lecteur à réfléchir et à agir pour un avenir meilleur. Ce recueil de poèmes préfacé par Noël Kodia-Ramata se veut être un cri de ralliement pour une société plus juste et plus éclairée. A travers le pouvoir des mots, il vise à éveiller les consciences et surtout à inspirer à l'action, laissant à travers la flamme de chaque mot une empreinte durable sur tous ceux qui le lisent. Notons que les tables rondes de la journée du 19 septembre ont eu pour sous-thème : "La littérature : une amie et une confidente".

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