Madagascar: Municipales à Antananarivo - Dans l'attente des candidats de l'Irmar et du Firaisankina

Avec le refus d'enregistrement de la candidature de Marc Ravalomanana, la plateforme d'opposition, Firaisankina, doit lui trouver un remplaçant. En face, l'identité du candidat de la coalition au pouvoir est toujours attendue. Qui pour briguer le titre de maire d'Antananarivo ? À moins d'une semaine de la clôture de la période de dépôt des dossiers de candidature, la question reste entière, notamment, pour les deux principales entités politiques que sont l'Irmar pour le pouvoir et le Firaisankina pour l'opposition.

La plateforme Firaisankina, qui constitue la principale entité d'opposition, a cru avoir une réponse au casse-tête, avec Marc Ravalomanana, patron du parti «Tiako i Madagasikara» (Tim), qui a «imposé», sa candidature. Seulement, «le refus d'enregistrement» de sa candidature, en l'absence d'un certificat de conformité à ses obligations fiscales, change la donne. Un refus confirmé par le Tribunal administratif d'Antananarivo, dans une décision rendue hier en fin de journée.

«En cas d'annulation d'une candidature, le parti politique, groupement de partis politiques ou groupement de personnes indépendantes qui l'a présentée dispose d'un délai de quarante-huit heures à compter de la notification par la voie la plus rapide de la décision pour présenter une nouvelle et dernière candidature de remplacement (...)», selon la loi sur les Collectivités territoriales décentralisées (CTD), qui date de 2014.

Jusqu'à l'heure, officiellement, la plateforme Firaisankina refuse d'accepter la décision de refus de la candidature de Marc Ravalomanana. Cependant, il lui faudra trouver rapidement un remplaçant à l'ancien chef d'État, au risque de ne pas avoir de candidat dans la capitale en cas d'entêtement de l'ancien chef d'État et du Tim. À l'issue de l'audience au Tribunal administratif, à Anosy, hier, maître Hanitra Razafimanantsoa, députée du 1er arrondissement d'Antananarivo, a indiqué «qu'une réponse politique s'impose à une décision politique».

Le parti Tim qualifie de «décision politique», le refus d'enregistrement de la candidature de Marc Ravalomanana. Pour certains ténors au sein du Firaisankina, ne pas avoir de candidat à Antananarivo est une option «inconcevable» de même que l'éventualité d'un report du vote. Les enjeux politiques de la conquête d'Antananarivo devraient amener la plateforme d'opposition à trouver un candidat de remplacement au patron du Tim.

Élection de proximité

Il faudra, préalablement en convaincre les ouailles de l'ancien Président. Seulement, dans les rangs des opposants, des voix estiment que cet épisode «est l'occasion pour Marc Ravalomanana de passer la main». Du côté des tenants du pouvoir, le temps presse aussi pour présenter son porte-étendard aux municipales dans la ville des mille. Celui ou celle qui mènera la liste Orange dans la course à la mairie de la capitale n'est toujours pas connu. Tout comme l'opposition, il ne reste que quatre jours aux tenants du pouvoir pour se décider.

Lors des funérailles de feu Richard Ramanambitana, Andry Rajoelina, président de la République, a indiqué que l'ancien Président de la délégation spéciale (PDS) d'Antananarivo devait être le candidat du pouvoir aux élections du 11 décembre. Pour le pouvoir, aussi, la capitale revêt un enjeu politique important. Outre conforter son assise politique dans la capitale, il s'agit d'éviter un bras de fer constant avec un maire d'opposition.

Selon ses proches collaborateurs, Harilala Ramanantsoa, actuelle PDS d'Antananarivo, n'envisagerait pas de se présenter aux élections. Du moins, elle ne laisserait pas entrevoir cette intention, jusqu'ici. Si elle s'aligne à la course la magistrature de la capitale, la PDS sera démissionnaire d'office une fois sa candidature retenue. Pour certains observateurs, il est peu probable que le pouvoir change de PDS en un mois. La PDS a été nommée le 26 août. Par ailleurs, même dans une grande ville comme Antananarivo, les municipales restent une élection de proximité.

Au-delà de l'appartenance politique, le choix du candidat à aligner sera déterminant. Il faudra aligner un candidat crédible et qui puisse mobiliser les bases politiques. Le pouvoir aurait retenu la leçon des législatives. Quelques erreurs de casting leur ont coûté quelques sièges de député, notamment dans la capitale. Ce qui explique le casse-tête autant dans les rangs des tenants du pouvoir, que dans le camp de l'opposition. Il faudra cependant se décider rapidement.

Tandis que l'Irmar et le Firaisankina cogitent toujours, des aspirants maires comme Rinah Rakotomanga, ancienne directrice de la communication de la présidence de la République, et Herivelona Ramanantsoa, ancien ténor du parti de l'Avant-garde pour la rénovation de Madagascar (Arema), veulent jouer la carte de la 3e voie pour conquérir la mairie de la capitale. D'autres personnalités politiques pourraient s'y ajouter.

Jusqu'ici, pourtant, la seule candidature à la mairie, reçue auprès de l'Ovec d'Antananarivo est celle de Marc Ravalomanana. Il est probable que les dépôts de dossier s'enchaînent jusqu'au 26 septembre. Le remplaçant choisi par le Firaisankina et le favori de l'Irmar sont particulièrement attendus.

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