Madagascar: Walk-over...dose

Qui sera le prochain maire de la capitale? Une question difficile à répondre pour le moment. Tout simplement parce qu'à trois jours de la clôture du dépôt de candidature, aucun prétendant n'a remis son dossier. Ou plutôt si, mais le seul candidat ayant fait acte de candidature, en l'occurrence l'ancien président Marc Ravalomanana, a été recalé faute de certificat fiscal dans son dossier.

Une situation inédite dans l'histoire. Pour la première fois, la course à la mairie de la capitale n'a pas de partant à trois jours de la clôture des engagements. Quelques candidats ont été annoncés et bruyants il y a quelques semaines, mais on n'entend plus parler d'eux ces derniers temps.

Depuis 1960, la bataille pour la conquête d'Antananarivo a toujours été âpre, passionnée, débridée entre l'opposition et la majorité. Ville frondeuse par nature, la capitale a souvent donné son coeur au candidat de l'opposition.

Cette fois, les deux camps sont à court de candidats. La complexité des formalités et le montant jugé exorbitant des cautions ne doivent pas expliquer cette inappétence des prétendants pour le poste d'édile de la première ville du pays. Certes, il y a les innombrables problèmes à résoudre par le futur maire et le travail d'Hercule qui l'attend pour redorer le blason de la capitale, mais il en a toujours été ainsi. Ce challenge n'a jamais fait reculer les patriotes de la capitale.

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Le drame est que même les particuliers ne se manifestent pas pour combler la démission des politiciens. Eh oui, faute d'avoir préparé des jeunes pour prendre le relais, l'opposition est réduite à la personnalité de son manitou et pense que sans lui, c'est la fin du monde. Dans l'autre camp, la situation est la même.

On a beau éliminer le principal concurrent, mais cela n'assure rien. L'énigme reste entière pour trouver un candidat qui répond au physique de l'emploi, un profil approprié au poste visé. Mais il y aura bel et bien au moins un candidat à Antananarivo. Et il sera élu, quel que soit le taux de participation. Il gagnera l'élection par walk-over, faute d'adversaire.

Le cas risque d'ailleurs d'être étendu à d'autres communes où les candidats se font désirer. Beaucoup de dossiers ne sont pas en règle et risquent d'être rejetés. Les communales seraient ainsi hypothéquées. Les candidats n'ont plus d'ambition alors que les électeurs semblent marqués par la lassitude. Aussi bien les manifestations de rue que les élections démocratiques n'ont pas amélioré les conditions sociales de la population. Une sensation d'overdose ou de résignation.

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