Sénégal: A Médina Baye, chapelets et bonnets font recette

Médina Baye — Les bonnets et chapelets, objets incontournables pour les disciples de Cheikh Ibrahima Niass, dit "Baye Niass" (1900-1975), sont très prisés pendant la période comprise entre le Gamou et le Gamouwaat à Médina Baye (Kaolack, centre), où commerçants étrangers et sénégalais tentent d'écouler leurs marchandises, a constaté un reporter de l'APS.

Après son Mawlid international tenu la semaine dernière pour commémorer la naissance du prophète Mouhamed (PSL), Médina Baye célèbre dans la nuit de dimanche à lundi le baptême du messager de l'Islam.

Une série de conférences abordant différentes thématiques sur le Prophète sont organisées avant la nuit du Gamouwaat.

La nuit du Gamouwaat sera rythmée par des zikr, des chants religieux et des récits dédiés au prophète Mouhamed. Elle verra la présence notamment de plusieurs disciples étrangers, donnant à l'évènement un cachet international.

Dans les jours précédant l'évènement, des commerçants, notamment ceux venus de pays étrangers, tentent d'écouler leurs marchandises. Certains endroits, comme les alentours de la grande mosquée, se transforment ainsi en un véritable marché de chapelets et de bonnets.

Les vendeurs proposent une large gamme de ces articles, avec des prix variant en fonction de leur qualité.

Baye Makhtar Fall, un jeune gambien d'une trentaine d'années disciple de Cheikh Ibrahima Niass, se tient devant un étal de chapelets de diverses couleurs pour marchander, en face de l'esplanade de Médina Baye.

Chapelet blanc noué autour du cou, Baye Makhtar ne lésine pas sur les moyens pour s'acheter cet objet indispensable aux disciples de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif. "Il est impératif d'avoir un chapelet de qualité, quel qu'en soit le prix, car lorsqu'on évoque Dieu, on doit le faire avec de beaux instruments. Je viens d'acheter ce chapelet noir à 10 000 francs CFA après marchandage, le vendeur en demandait 15 000 FCFA", explique-t-il.

Le client gambien ne veut pour rien au monde manquer l'opportunité qu'offre le Gamou d'acquérir un chapelet. "Les prix des chapelets deviennent inaccessibles après le Gamou", dit-il.

L'enceinte de la mosquée de Médina Baye est prise d'assaut par les vendeurs de chapelets, de bonnets et de livres. Baye Cissé, un confectionneur de chapelets habitant Médina Sabakh, travaille dans la ville de Farafegni, en Gambie.

Il vient chaque année à Médina Baye pour exposer ses produits durant le Gamou. Le quinquagénaire confectionne manuellement des chapelets. Ses clients viennent de tous les horizons pour acheter ou réparer leurs chapelets.

"Tous les chapelets que j'expose sont confectionnés à la main avec une machine. Les matériaux ne sont pas chers, mais le travail manuel est endurant, ce qui explique les prix élevés", justifie Cissé. Il précise que les prix des chapelets varient de 500 FCFA à 150 000 FCFA.

L'une des particularités de Médina Baye réside aussi dans la vente de bonnets, importés du Nigeria, du Niger, du Maroc, d'Egypte, entre autres pays. Ces bonnets font partie de l'accoutrement des disciples de Cheikh Ibrahima Niass. Un véritable style vestimentaire s'est développé autour de ces bonnets, transcendant désormais les confréries.

Assis sur une chaise en face de son étal de bonnets, Bachir Ndiaye, un homme de teint clair à la mine sereine, guette de potentiels clients. "J'ai des bonnets de différentes qualités. Ce qui explique la variation des prix. Je vends des bonnets à 15 000 FCFA, 50 000FCFA, 60 000FCFA, et même à 80 000 FCFA. C'est en fonction de la qualité", explique Ndiaye.

La plupart des bonnets viennent du Nigeria, d'où la cherté des prix, justifie Bachir, un commerçant venu de Dakar. Il se réjouit des bonnes affaires entre le Gamou et le Gamouwaat.

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