Afrique Centrale: Déclaration du (RENAFEM-GA), affilié au Réseau des Femmes Médiatrices de la CEEAC, à l'occasion de la Journée Internationale de la Paix

22 Septembre 2024
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En ce jour important, marquant la célébration de la Journée Internationale de la Paix (JIP), dont le thème cette année est « promouvoir une culture de la paix », nous, membres du Réseau National des Femmes Médiatrices de Paix du Gabon, nous réunissons pour affirmer notre engagement indéfectible envers la paix, la justice et l'inclusion dans le processus de transition, dans les sphères décisionnelles et politique.

La culture de la paix est définie par les Nations-Unies comme « un ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s'attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes et les États ».

De plus, cette année, la JIP coïncide avec le lancement du Sommet de l'Avenir des Nations-Unies, qui vise à relancer les efforts à travers le monde pour atteindre les objectifs de développement durable à l'horizon 2030, comprenant le travail décent, l'éradication de la pauvreté ou encore l'égalité de genre etc.

C'est donc pleinement conscientes des enjeux mondiaux de l'heure et du contexte de transition politique que traverse notre pays, que décidons, une fois de plus de monter au créneau. En effet, chaque transition politique est un moment charnière qui façonne l'avenir d'un pays et le Gabon n'en fait pas l'exception.

C'est pourquoi il est impératif que les voix des femmes, souvent marginalisées dans ces processus, soient pleinement entendues et intégrées. Les femmes gabonaises, par leur force, leur résilience et leur sagesse, ont toujours joué un rôle crucial dans la construction de la paix et de la stabilité.

Au lendemain du coup de libération qu'a connu notre Pays le 30 aout 2023, les femmes se sont positionnées comme alliées de la Transition et actrices de la préservation et de la consolidation de la paix, à travers diverses actions auprès des populations de base et des plaidoyers forts pour leur inclusion.

Si nous pouvons apprécier les efforts du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) dans ce sens, nous constatons, cependant, avec une profonde préoccupation que notre représentativité dans les instances décisionnelles reste insuffisante.

Aussi, plaidons-nous pour une inclusion réelle et significative des femmes dans le processus de transition, dans le projet de Constitution en cours d'examen, dont la première mouture ne reflète pas les conclusions du Dialogue National Inclusif d'avril 2024 relatives au genre, et dans les sphères décisionnelles et politiques.

Cela doit se traduire par :

· Une participation équitable : Nous demandons que les femmes soient représentées dans toutes les négociations et les instances de décision à tous les niveaux. Cela implique la mise en place de quotas obligatoires garantissant une représentation d'au moins 40% de femmes dans les organes décisionnels ;

· La création d'un conseil constitutionnel genre : il est essentiel que les femmes aient un cadre de dialogue et d'instaurer des mécanismes qui favorisent la participation des femmes, notamment à travers des forums, des consultations et des espaces de dialogue dédiés. Les femmes médiatrices doivent être reconnues comme des actrices clés dans la consolidation et la promotion de la paix.

· Un soutien renforcé aux initiatives portées par des femmes : Les programmes de formation et de renforcement des capacités doivent être mis en place pour aider les femmes à accéder aux postes de décision et à participer efficacement aux processus politiques.

· L'intégration des questions de genre dans les politiques publiques : Nous demandons que toutes les politiques mises en oeuvre dans le cadre de la transition prennent en compte les besoins et les perspectives des femmes et des filles, afin de garantir une société plus juste et équitable.

Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons unir nos forces pour bâtir un Gabon où chaque femme a sa place, où chaque voix compte, et où chaque esprit prospère dans un climat de paix, qui va au-delà de l'absence de guerre mais qui tient compte des aspects socio-économique, et de respect mutuel.

Nous appelons donc toutes les parties prenantes, y compris les gouvernants, les acteurs de la société civile, les organisations internationales et tous les Gabonais, à faire de l'inclusion des femmes une priorité absolue, conformément aux engagements internationaux ratifiés par le Gabon, notamment la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, sur les Femmes, la Paix et la Sécurité.

Ensemble, construisons un avenir où la paix, la démocratie et l'égalité sont non seulement des idéaux, mais des réalités pour toutes et tous. Ensemble faisons de la promotion de la paix une culture quotidienne.

Que DIEU bénisse les femmes,

Que DIEU bénisse le GABON,

C'est enfin notre essor vers la félicité,

Honneur et fidélité à la Patrie,

Je vous remercie.

Fait à Libreville, le 21 septembre 2024.

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