L'influence grandissante de Chantal Biya et de son cercle proche au Cameroun soulève des questions sur la concentration du pouvoir et l'accumulation de richesse dans le pays. Au cœur de cette galaxie d'influence se trouve Oswalde Baboke, directeur adjoint du cabinet civil et ancien attaché de la Première Dame, considéré comme son plus proche confident.
Oswalde Baboke, pasteur devenu milliardaire, illustre parfaitement cette montée en puissance. En 2022, il a lancé JOCCIDDALO PETROLEUM SA, une société pétrolière au capital social de 100 millions FCFA, créée avec sa femme Créscence et sa fille Indira. Peu après sa création, l'entreprise a obtenu une autorisation du ministre de l'Eau et de l'Énergie pour importer 10 000 tonnes de gasoil, une opération évaluée à 7 milliards FCFA.
L'expansion des activités de Baboke ne s'arrête pas là. Récemment, il a acquis une station-service à Yaoundé pour 3 milliards FCFA, destinée à distribuer le carburant importé par sa société. Cette diversification dans le secteur énergétique témoigne de l'ampleur de ses ambitions entrepreneuriales.
Le Cameroun assiste également à l'inauguration du "CONTINENT 237", un établissement polyvalent situé dans le quartier huppé de Bastos à Yaoundé. Ce restaurant-cabaret-lounge, fruit d'un investissement de près de 2 milliards FCFA, a nécessité la démolition de deux immeubles, dont l'ancienne résidence de Rigobert Song, ex-entraîneur des Lions Indomptables. Géré par Créscence Baboke, l'épouse d'Oswalde, cet établissement luxueux symbolise l'opulence croissante de la famille.
En seulement deux ans, Oswalde Baboke, diplômé de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) et fonctionnaire de carrière, aurait investi plus de 12 milliards FCFA dans divers projets. Cette accumulation rapide de richesse soulève des interrogations sur l'origine de ces fonds et les mécanismes qui permettent un tel enrichissement.
L'ascension fulgurante de Baboke s'inscrit dans un contexte plus large où l'entourage de Chantal Biya semble exercer une influence croissante sur les institutions judiciaires, les marchés publics et les nominations au sein de l'État. Cette mainmise sur les leviers du pouvoir et de l'économie nationale alimente les débats sur la gouvernance et la transparence au Cameroun.
Alors que le pays fait face à de nombreux défis économiques et sociaux, l'ostentation de cette richesse nouvellement acquise contraste fortement avec la réalité quotidienne de nombreux Camerounais. Ce phénomène soulève des questions cruciales sur l'équité, la distribution des ressources nationales et l'état de la démocratie dans le pays.