Tanzanie: Arrestations de leaders de Chadema, parti d'opposition qui prévoyait une manifestation

Dodoma in June 2017. (archives)

La police tanzanienne a arrêté les deux dirigeants du principal parti d'opposition, ce 23 septembre 2024, jour où une manifestation contre les disparitions de militants était prévue malgré une interdiction de la police.

Le climat politique se tend encore davantage en Tanzanie, à un an de l'élection présidentielle. La police a arrêté ce lundi matin deux dirigeants du principal parti d'opposition Chadema.

Chadema, qui avait prévu une grande manifestation ce 23 septembre 2024, suite aux disparitions de plusieurs de ses cadres.

La manifestation a été interdite par la police, pour éviter « tout débordement », selon les autorités. Mais cette interdiction n'a pas empêché les sympathisants de Chadema de descendre dans les rues de Dar es Salam, où un fort dispositif sécuritaire est en place. Les rues de la capitale économique sont ainsi quadrillées par des policiers lourdement armés, racontent à RFI des témoins.

La police a interpellé plus d'une cinquantaine de personnes, notamment des jeunes, qui ont bravé l'interdiction de manifester. Et même les journalistes sur place sont pris pour cible.

Ces interpellations surviennent après celles du président du parti, Freeman Mbowe, et de son vice-président Tundu Lissu, candidat à la présidentielle de 2020.

Tundu Lissu a été interpellé chez lui par des forces anti-émeutes, puis emmené à un commissariat de police à Mbweni, un quartier de Dar es Salam, a-t-il écrit sur Twitter.

Freeman Mbowe, quant à lui, a été arrêté alors qu'il arrivait à l'un des points de départ de la manifestation, au quartier Magomeni. Pour l'instant, on ne sait pas où il se trouve.

Chadema a lancé cet appel à manifester après le meurtre de l'un de ses dirigeants, Ali Mohamed Kibao, il y a deux semaines. Membre du secrétariat national du parti, il avait été kidnappé puis roué de coups et aspergé d'acide.

La présidente du pays Samia Suluhu Hassan, avait condamné ce meurtre. Toutefois, les membres de Chadema demeurent convaincus qu'il s'agissait bien d'un assassinat politique. Ils réclament depuis une enquête indépendante.

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