«Si cela ne concernait pas une mort d'homme, nous dit une source à la prison, je rirais de la nouvelle explication de la police du supposé suicide de Martingale.» Notre interlocuteur fait référence au témoignage d'un prisonnier que la police aurait enregistré. Le témoin, qui occupait la cellule voisine de celle de John Mick Martingale, aurait déclaré que ce dernier lui aurait fait part de son projet de suicide parce que Martingale ne voulait pas être transféré à la Bastille à la suite de la découverte d'un portable sur lui.
«Tout d'abord, nous dit notre source, jamais on n'envoie un prisonnier à la Bastille en raison de la découverte d'un portable dans sa cellule. On le garde under report mais à la prison même où il se trouve.» Puis, nous explique-t-il, «comment se fait-il que le prisonnier à qui Martingale a parlé de son projet de suicide n'a-t-il pas alerté le gardien en faction cette nuit-là ?» Pour notre interlocuteur, si un prisonnier arrive à prendre connaissance d'un projet de suicide, «il en informera à haute voix les autres détenus et tous feront un boucan infernal pour attirer l'attention des gardiens».
On attire notre attention également sur le fait que la police reconnaît maintenant la présence d'un portable avec Martingale ce jour-là. «Dans l'Occurrence Book, aucune mention n'avait été faite. C'est seulement après [l'article de l'express] (https://lexpress.mu/s/mort-suspecte-de-john-mick-martingale-un-telephone-retrouve-une-fouille-qui-deraille-538350) que la police admet qu'il y avait une histoire de portable.» Le prisonnier témoin, qui serait un certain H.N., a-t-il dit la vérité ? se demande notre source «H.N. a-t-il fait une déclaration librement ?»
Cette histoire de suicide pour une simple affaire de téléphone portable ne convainc pas non plus un avocat que nous avons contacté. «Qui va croire que Martingale s'est suicidé parce qu'il ne veut pas être transféré à la Bastille ? Sauf si Martingale avait peur que l'on découvre avec qui il communiquait au téléphone. Même pour cela, c'est difficilement croyable. De toute façon, le témoin n'a pas dit cela.» Pour l'homme de loi, c'est encore une fois une tentative de la part de certains policiers de monter une histoire à dormir debout. «Comme pour l'affaire Kistnen. Ou les nombreux "plantings". Déplorable !»
Pour rappel, John Mick Martingale a été retrouvé mort, pendu dans sa cellule, le dimanche 8 septembre. Ses proches ainsi que ses avocats ne croient pas à la thèse du suicide. On penche plutôt soit pour la thèse d'une correction reçue de la part des membres de la Prison Security Squad, correction qui aurait mal tourné, ou alors d'un assassinat commis froidement sur ordre reçu. La mort aurait alors été maquillée en suicide. On nous rappelle que John Mick Martingale fournissait de la drogue à de hautes personnalités et qu'il aurait peut-être décidé de tout balancer. Avant qu'il ne soit réduit au silence.