Selon l'ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), Mamadou Ndoye, six mois après leur arrivée au pouvoir, les nouvelles autorités n'ont toujours pas posé des actes dans le sens de la transformation systémique dans la gouvernance du pays, promise pendant la campagne électorale.
Invité de l'émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 22 septembre, Mamadou Ndoye également membre du mouvement « Sursaut Citoyen » a par ailleurs qualifié de « pièce de théâtre », dont le peuple n'avait pas besoin, l'épisode de la dissolution de l'Assemblée nationale.
La transformation systémique dans la gouvernance du pays, promise par les nouvelles autorités, n'est toujours pas d'actualité. L'avis est de l'ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), le doyen Mamadou Ndoye. Invité de l'émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 22 septembre, Mamadou Ndoye qui est également membre du mouvement « Sursaut Citoyen » a déploré l'absence d'un agenda et d'une méthode claire dans la gestion du pays.
Selon lui, malgré quelques signes encourageants posés dans une volonté d'éviter un certain nombre d'incidents de parcours, le pays manque toujours d'une direction claire, six mois après l'arrivée au pouvoir du président Diomaye Faye. « Nous observons que ce régime est en train de poser ses premiers actes qui sont des signes qu'il faut lire.
Mais, au-delà de ces signes, il y a aussi la méthode et l'agenda. Ce que je veux dire par là, c'est que la grande promesse de la transformation systémique qui consiste à faire autrement la politique, sortir d'un système ancien pour aller vers un nouveau système, tarde encore à se concrétiser. Il n'y a pas encore une véritable stratégie de transformation systémique, pourtant promise durant la campagne électorale », a-t-il fait remarquer.
« On ne peut pas faire une politique nouvelle sans une approche méthodologique nouvelle. Le « Projet » qui doit être présenté prochainement devait être élaboré avec le peuple et non dans la discrétion du pouvoir comme c'était le cas avec le Plan Sénégal émergent (Pse) dans l'ancien système qui a été combattu. L'avenir du peuple doit être discuté avec les parties prenantes de chaque secteur. C'est ce dialogue inclusif qui a été raté dans cette période », a-t-il martelé avant d'ajouter. « Pour le moment, autant, on entend la volonté et l'intention d'y aller, autant le cap n'est pas encore dessiné pour le moment ».
Poursuivant son analyse des premiers actes du régime en place, Mamadou Ndoye a notamment déploré ce qu'il a qualifié de « pièce de théâtre à l'Assemblée nationale », et que le peuple a eu droit ces derniers jours, autour de la dissolution de la quatorzième législature. Estimant que la dissolution de l'Assemblée nationale entre dans l'ordre du jeu démocratique, après le changement intervenu à la tête du pays, l'ancien ministre a indiqué que le peuple n'avait pas besoin de ce « jeu de dupes » « Le peuple n'avait pas besoin de justificatif pour arriver à une telle décision.
Tous les gens normaux savent que lorsqu'il y a une nouvelle légitimité présidentielle, cette légitimité a besoin de majorité parlementaire. Et que par conséquent, au moment où ce sera possible de dissoudre, qu'il fallait dissoudre », a-t-il martelé.
Par ailleurs, interpellé sur le processus électoral en cours en vue des législatives anticipées du 17 novembre prochain, marqué déjà par des divergences notamment entre les responsables de l'Alliance pour la transparence des élections (Atel) et le ministre de l'Intérieur, Mamadou Ndoye s'est démarqué de la démarche du régime en place qui, selon lui, a raté l'occasion de faire de ces élections, une véritable opportunité de changement systémique de l'Assemblée nationale.
« Ce que je reproche au nouveau pouvoir, c'est qu'il savait qu'il allait de toute façon dissoudre, donc de mars à maintenant, il devait consacrer ce temps à l'évaluation de la situation et l'élaboration de ce qu'ils appellent le Projet de transformation systémique ».