Congo-Kinshasa: L'opposition se mobilise pour exiger la libération des «prisonniers politiques»

En République démocratique du Congo, l'opposition appelle à manifester mercredi 25 septembre à Kinshasa pour demander la libération de ceux qu'elle considère comme des « prisonniers politiques » du régime de Felix Tshisekedi. L'initiative intervient alors que le pays tente de briguer un siège au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

Initié par la plateforme de concertation des forces politiques et sociales, le rassemblement pour la libération des « prisonniers politiques » se déroulera mercredi 25 septembre devant le palais de justice de Kinshasa, en plein centre-ville de la capitale, où l'opposition entend déposer un mémorandum exigeant la libération des voix discordantes détenues dans le pays.

« L'heure est grave », lance l'opposant Moïse Katumbi dans un communiqué appelant à la mobilisation. Le leader du parti Ensemble pour la République y affirme notamment que la « répression s'abat sur les opposants politiques et les acteurs de la société civile » en RDC.

Une manifestation pour obtenir des libérations et demander justice dans plusieurs dossiers

À travers cette initiative, l'opposition souhaite en particulier obtenir la libération de Jean-Marc Kabund, le leader de l'Alliance pour le changement incarcéré depuis deux ans, de Mike Mukebayi, le député de la formation de Moïse Katumbi en détention depuis le mois de mai 2023, mais aussi de Seth Kikuni, qui est aux mains de l'Agence nationale des renseignements (ANR) depuis trois semaines malgré son audition par le procureur. C'est d'ailleurs son parti, Piste pour l'émergence du Congo, qui a saisi la mairie de Kinshasa au nom de la plateforme pour obtenir l'autorisation de manifester.

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La manifestation entend aussi demander justice dans un certain nombre de dossiers comme l'affaire Cherubin Okende, retrouvé mort il y a un peu plus d'un an, celle des victimes de la secte Wazalendo à Goma en août 2023, celle du carnage et des viols collectifs dans la prison centrale de Makala ou encore celle de l'opposant qui affirme avoir été violé en 2021 lors de sa détention dans les locaux de l'ANR.

Une manifestation au moment où la RDC espère intégrer le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

Cet appel à manifester intervient alors que la RDC a déposé sa candidature pour intégrer le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Cette décision est très critiquée par de nombreux opposants congolais et certaines organisations de la société civile du pays comme la Fondation Bill Clinton pour la paix. Selon elle, la République démocratique du Congo « ne satisfait pas aux conditions nécessaires pour prétendre à une telle position de responsabilité internationale ». L'ONG appelle aussi à ne pas « commettre l'erreur de discréditer cette institution ».

Reste à savoir si la manifestation recevra le feu vert des autorités. L'hôtel de ville de Kinshasa doit se prononcer ce mardi 24 septembre.

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