L'Assemblée générale de l'Onu s'ouvre ce mardi. La réforme du Conseil de sécurité sera au menu des débats ainsi que les crises dans le monde.
Si la proposition américaine d'octroyer deux sièges permanents à l'Afrique marque un progrès certain, la question du droit de veto demeure un point de blocage. Michel Régis Onanga Ndiaye, ministre des Affaires étrangères chargé de l'Intégration sous-régionale et des Gabonais de l'étranger, est sans équivoque.
"Pour nous, Africains, il s'agit d'obtenir des sièges au Conseil de sécurité, en tant que membres permanents et non permanents, mais aussi d'y inclure l'usage du droit de veto. C'est là une question fondamentale. Nous aspirons à mieux et souhaitons que justice soit rendue aux États africains. La meilleure manière d'y parvenir est de nous accorder le droit de veto. Sans ce droit, nous considérons qu'il existe toujours une politique du deux poids, deux mesures, car nous siégeront aux côtés des membres permanents actuels, tout en étant des sous-membres sans réel pouvoir. Ce n'est pas d'une réforme cosmétique dont nous avons besoin, mais d'une réforme profonde du Conseil de sécurité, afin que justice soit rendue à notre continent", dit le chef de la diplomatie gabonaise.
L'Afrique c'est 1,3 milliard d'habitants
Du côté du Ghana, Rashid Pelpuo, président des parlementaires africains pour la population et le développement, partage cette position en soulignant l'importance du droit de veto pour faire entendre la voix de l'Afrique au sein des Nations unies.
"Le droit de veto est un élément clé de notre contribution directe et de notre participation active aux décisions cruciales des Nations unies. Il est impératif que cette question soit abordée avec sérieux par les États membres. Nous ne voulons pas nous contenter d'une présence symbolique à l'Assemblée générale. Nous devons être au coeur des décisions prises au Conseil de sécurité, dans l'intérêt de l'Afrique."
Le fait qu'un continent d'1,3 milliard de personnes ne soit pas représenté au Conseil de sécurité amoindrit le rôle de l'ONU, avait récemment estimé le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Et refuser à l'Afrique le droit de veto "signifie que nous devenons encore une fois des citoyens de seconde zone", avait également lancé le président sud-africain.
Le Conseil de sécurité compte 15 membres: cinq permanents (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie) qui détiennent un droit de veto et dix élus pour deux ans qui représentent les différentes régions géographiques, dont trois pour l'Afrique.
Les négociations à venir seront cruciales pour déterminer si cette réforme aboutira à une véritable égalité de droits pour le continent, ou si elle restera une étape inachevée.
Les semaines à venir seront décisives alors que les diplomates africains et internationaux vont poursuivre les négociations sur cette réforme essentielle.