Dakar — Le professeur Mamadou Diouf, historien sénégalais et enseignant à l'université Columbia de New York, voit son élection à l'Académie américaine des Arts et Sciences comme "une reconnaissance" de son parcours mais aussi, celle de "la capacité des Africains à assurer une représentation au niveau le plus élevé".
"C'est une reconnaissance de mon parcours mais c'est aussi, une reconnaissance de la capacité des Africains et des Sénégalais à assurer une représentation au niveau le plus élevé", a-t-il dit en réaction à son élection à cette prestigieuse organisation internationale. L'historien sénégalais a été admis ce week-end à l'Académie lors d'une cérémonie officielle accueillant les 250 nouveaux membres élus en 2024, organisée à Boston aux Etats-Unis.
Joint par téléphone depuis les Etats-Unis, le professeur Diouf souligne que c'est "le rêve de quelqu'un qui s'intéresse tant aux questions politiques qu'académiques, scientifiques et littéraires" qui se réalise. L'Académie américaine des Arts et Science est créée en 1780.
Selon lui, cette distinction est "la consécration la plus élevée pour un intellectuel de ce côté-ci de l'Atlantique". Revenant sur le processus d'admission à l'Académie américaine des Arts et Sciences, M. Diouf a indiqué qu'on y postule pas par candidature. "On est proposé par des collègues et l'Académie fait ensuite des enquêtes pour voir si vous êtes à la hauteur de la réputation que vos collègues ont de vous", a t-il expliqué.
Il retrouve dans cette Académie son compatriote le philosophe Souleymane Bachir Diagne élu en 2019. "J'ai été élu dans la même promotion que l'acteur, activiste et homme d'affaire américain George Clooney [section 6 arts de la scène]. J'ai aussi passé tout le week-end avec un des grands basketteurs américains Grant Hill, nouveau membre de l'Académie, homme d'affaire et activiste qui était le président de l'équipe américaine de basketball aux JO à Paris", a fait savoir Mamadou Diouf.
Selon lui, les initiateurs de cet Académie américaine des Arts et Sciences, "des intellectuels patriotiques" se sont donnés comme vocation "d'être un cadre de réflexion, d'échanges et d'innovation autant sur les questions politiques, économiques, que culturelles, de recherches scientifiques et littéraires". Le professeur Mamadou Diouf fait partie des 250 membres de 31 domaines d'expertises élus en 2024 et "reconnus pour leur excellence", a fait savoir l'Académie dans un communiqué de presse mis en ligne.
Il a été admis dans la classe IV consacrée aux "Lettres et arts" à la section 2 intitulée "Historique" où on retrouve six autres universitaires. "Nous rendons hommage à ces artistes, universitaires, scientifiques et dirigeants des secteurs public, privé et à but non lucratif pour leurs réalisations et pour la curiosité, la créativité et le courage nécessaires pour atteindre de nouveaux sommets", a déclaré David Oxtoby, président de l'Académie. Il a invité ainsi "ces individus exceptionnels" à se joindre aux travaux de l'Académie "pour relever des défis majeurs et faire progresser le bien commun".
Pour le président de l'académie, il s'agit de "soutenir la mission de l'Académie, qui consiste à s'engager au-delà des disciplines et des clivages". L'Académie américaine des arts et des sciences a été fondée en 1780 "pour aider une jeune nation à relever ses défis grâce à un objectif, des connaissances et des idées partagés".
L'Académie a élu ses premiers membres en 1781. Intellectuel et historien sénégalais, Mamadou Diouf enseigne l'histoire et les études africaines à l'université Columbia de New York (Etats-Unis). Il préside le comité de commémoration du 80e anniversaire du Massacre des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye prévue le 1er décembre prochain.