Le Club Africain de David Bettoni a mis la gomme d'entrée face à la JSO de Lotfi Kadri, avant de débrayer, passer la vitesse inférieure et se contenter de gérer le score et l'adversaire.
C'est un CA à deux visages qui a disposé dimanche de la JSO dans le cadre de la 2e ronde de L1. Passé au révélateur d'El Omrane avec fracas en première mi-temps et de manière diffuse en seconde période, le Club Africain de David Bettoni avait tout d'un grand retrouvé dès les premières salves du match, avant de débrayer, passer la vitesse inférieure et se contenter de gérer le score et l'adversaire. Coach Bettoni a innové à la réception de la JSO et une nouvelle tête a émergé au sein du onze clubiste avec Ali Youssef dans l'axe.
Toujours volet choix de joueurs, le staff a opté pour Shili et non Tiny d'entrée, Ait Malek avec les incontournables Khélil et Sghaïer au milieu, alors que les détenteurs des postes offensifs n'ont pas changé avec le trio d'attaque composé de Srarfi, Khadhraoui et Eduwo. Adepte du 4-3-3 donc, Bettoni a opté pour une première ligne composée de Zaâlouni, Ben Abda et Shili, une seconde ligne avec Khélil, Ait Malek et Ghaïth Sghaïer. Et enfin, un trident d'attaque où se sont accordés les Srarfi, Eduwo et Khadhraoui.
Etat d'esprit remarquable
Dimanche, le CA a renversé la JSO en deux temps trois mouvements et en un tour de main avec des buts du Nigérian Kingsley Eduwo et Hamza Ben Abda en à peine dix minutes. Bref, le CA a bouclé le match assez tôt, alors que la JSO a semblé surprise et désarmée face à un CA survolté. Effondrée face à un adversaire qui a montré un état d'esprit remarquable en début de rencontre, la JSO n'a rien vu venir et n'a surtout pas pu revenir en dépit de tous ses efforts. Sur ses temps forts, l'équipe de Lotfi Kadri est passée près d'une réduction du score, mais a fini par ne plus y croire au fil du temps.
En clair, la JSO a, semble-t-il, oublié que les «musiciens n'étaient payés qu'à la fin du bal» et non en cours de production. Le CA a donc réussi sa première à Radès. Sans flamber, l'équipe clubiste a rempli sa part du contrat. D'ailleurs, même quand les occasions de la JSO ont déferlé sur les buts de Yeferni, ce dernier a chauffé les gants, jusqu'à renvoyer deux ballons qui auraient pu connaître un meilleur sort. Yeferni a donc, par deux fois, rattrapé les erreurs de ses coéquipiers. Ce qui lui confère probablement en marge de ce match un nouveau statut, celui de portier N°1 du CA et non pas seulement une alternative fiable à Moez Hassen.
Un onze reparti à flot
Le CA de cette seconde ronde du championnat s'est ainsi montré assez convaincant en dépit d'un relâchement quelque peu inattendu après le double avantage pris au score. Durant un premier gros quart d'heure, avec un pressing asphyxiant, des médians volontaires, des attaquants percutants et une défense haute, le CA a semblé en roue libre, mais a ensuite rongé son frein, alors qu'il pouvait largement mettre la dernière main au travail déjà entamé. Aidé toutefois par un collectif qui n'a jamais failli, le CA s'est ainsi offert une deuxième victoire en L1 et capitalise avec six points au compteur, sachant qu'il a gagné le match face à l'USBG sur tapis vert.
Cette saison qui débute, il y'a forcément de bonnes raisons d'espérer avec ce navire «rouge et blanc» reparti à flot et mené par des valeurs sûres dans tous les compartiments. Maintenant, à ceux qui pensent qu'il faut laisser le temps à ce groupe pour s'épanouir, se raffermir et gagner en cohésion et en automatismes, seule la vérité du terrain sera juge. Seules la production d'ensemble et l'efficacité retrouvée apporteront des éléments de réponse aux impatients comme aux accommodants.
Harmoniser davantage la stratégie du jeu
Sur ce, l'on peut dire que David Bettoni a peut-être signé son acte de naissance sans douleur, en disposant de la JSO. Le coach a, certes, profité du talent, de certaines recrues, Ben Abda, Ali Youssef, Khadhraoui et Aït Malek. Mais il a su aussi composer avec la variété du groupe et insuffler du sang neuf en seconde période avec les entrées de Tiny à la place de Shili sur le flanc gauche, Semakula au coeur du jeu en lieu et à la place de Ghaïth Sghaïer, Zemzmi qui a relevé Khadhraoui, Hamdi Laâbidi pour remplacer la pointe Eduwo, et Arfaoui lancé sur le couloir gauche en remplacement de Srarfi. A présent, il reste prochainement à intégrer d'autres renforts et à harmoniser davantage la stratégie du jeu en composant avec l'ailier droit Kinzumbe, le meneur Shawkane, le milieu offensif Kelaleche et la pointe Jules Armand Kooh.