Sénégal: Découverte d'une pirogue contenant une trentaine de corps sans vie, à 70 km de Dakar - Drame en continu

24 Septembre 2024

Les vagues de départ de candidats à l'émigration irrégulière vers l'Espagne par la mer continuent à couter la vie à des jeunes sénégalais. La découverte d'une pirogue contenant une trentaine de corps sans vie avant-hier, dimanche 22 septembre 2024, vient s'ajouter à une longue liste macabre.

La migration irrégulière décime la jeunesse sénégalaise. Les morts se comptent à la pelle. Dans un communiqué, la Direction de l'information et des relations publiques des Armées (DIRPA), informe avoir repêché une pirogue à 70 km de Dakar qui contenait une trentaine de corps sans vie. Elle serait la pirogue partie de Mbour, le 13 août dernier, avec à son bord, cent cinquante (150) candidats à la migration irrégulière, qui seraient probablement tous morts pendant leur dérive en mer. Le chavirement d'une pirogue à Mbour, le 8 septembre 2024, a fait trente-neuf (39) morts.

Rien que ces deux accidents sont à l'origine d'environ soixante-dix (70) morts. Ces drames viennent s'ajouter à une série d'autres, ayant «semé» plus de morts, qui frappent le pays depuis l'année dernière. Les jeunes en partance pour l'Espagne, particulièrement via la mer, perdent la vie en grand nombre.

Déjà, le 7 août 2024, une embarcation avec quatorze (14) corps en état de décomposition avancée a été découverte près des côtes de la République dominicaine, dans la mer des Caraïbes. Des Sénégalais sont parmi les victimes. A cette date l'année dernière, soixante (60) jeunes qui avaient quitté Fass Boye ont été retrouvés morts dans leur embarcation en dérive au Cap-Vert. La liste macabre est loin, très loin d'être exhaustive. Les morts se comptent à Saint-Louis, Bargny, Gandiole, Cayar et presque partout dans la zone côtière.

Toutefois, le bilan de ces drames de l'émigration irrégulière ne se résume pas seulement aux morts ; il y des milliers des disparus aussi bien dans l'océan que sur les routes risquées, avec des tempêtes de sables, du désert du Sahara qui, elles aussi n'ont pas encore dit leurs derniers morts.

Bref, les Sénégalais font parties des communautés qui entrent massivement de façon irrégulière en Espagne ces derniers temps. Ce malgré les nombreux départs qui sont également déjoués par la Marine nationale. Mieux, le Sénégal est devenu une zone de passage pour des candidats au voyage périlleux venus d'autres pays.

L'analyse du phénomène est que l'Etat du Sénégal n'est pas encore parvenu à développer une stratégie ou des moyens pour convaincre les jeunes à abandonner ces départs risqués. En visite à Mbour, après le naufrage du 8 septembre dernier, d'une embarcation de migrants irréguliers, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a misé sur la dénonciation pour arrêter les vagues de départs et une surveillance maritime et des zones de départs.

Auparavant, le régime de l'ancien président de la République Macky Sall, avait développé une panoplie de mesures dont une Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière. Aussi misait-il sur l'arsenal de surveillance des Forces de sécurité sénégalaise et du Frontex qui a pendant longtemps été la solution prônée pour freiner le phénomène. Il s'est révélé infructueux.

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