Certaines rues de la capitale congolaise sont déjà submergées par les eaux stagnantes, la faute à un réseau d'assainissement qui ne fonctionne pas.
A Kinshasa, des familles armées de pelles et de seaux dégagent les caniveaux et renforcent les toits pour se préparer à l'arrivée de la saison des pluies dans la capitale congolaise.
Mais dans la commune de Kintambo, à l'ouest de la ville, précisément sur l'avenue OUA, les eaux stagnent déjà dans les rues, les caniveaux sont bouchés et cette situation pourrait entrainer de graves conséquences lors des premières pluies.
Les habitants déplorent ainsi le fait que les travaux de nettoyage des caniveaux, promis par les autorités municipales, n'ont toujours pas été réalisés.
"Les canivaux sont bouchés"
Jean est un résident de cette commune et il explique que lui et d'autres jeunes du quartier ont tenté d'effectuer le travail. "En lançant cette initiative, nous avons acheté une pompe de drainage. Nous avons essayé d'évacuer les eaux, mais maintenant nous sommes limités puisque, sur ce tronçon, les immondices s'entassent et les caniveaux sont bouchés", se désole-t-il.
L'année dernière, les précipitations ont causé d'importants dégâts matériels et certaines rues sont restées impraticables pendant des jours dans plusieurs communes, notamment Limete, Lingwala et Barumbu.
A la Division urbaine de l'environnement, sur la 1e rue résidentielle, dans la commune de Limete, un agent avoue que les dispositions prises se limitent à ramener des documents chez lui, où ils seront plus en sécurité.
"On essaie d'amener d'autres documents à la maison parce qu'on a beaucoup perdu ici. On n'a même pas d'archives, si vous venez ici et cherchez les archives des années antérieures, vous ne le trouverez pas", confie-t-il.
Les Kinois veulent une réponse de l'Etat
Michel Uyumbu, ingénieur et président de la Corporation nationale des ingénieurs de bâtiments et travaux publics, insiste sur l'importance d'un réseau de drainage performant pour gérer les eaux de pluie et prévenir les inondations à Kinshasa.
Il note qu'"il y a des zones où les infiltrations des eaux sont presque nulles à cause de l'urbanisation et dans ce cas, pour gérer les eaux pluviales, il faut absolument disposer d'un réseau de drainage qui va recueillir l'essentiel de ces eaux des pluies et les évacuer vers un exécutoire naturel après un traitement. Ce qui n'est pas le cas pour Kinshasa".
Dans d'autres communes, le réseau électrique est en mauvais état, avec des fils mal sécurisés qui pourraient provoquer des accidents lors des pluies.
Malgré les efforts individuels et collectifs, beaucoup de Kinois soulignent l'importance d'une réponse institutionnelle. Peu d'améliorations ont été réalisées jusqu'à présent, en dépit des promesses des autorités municipales.