Brazzaville / Kinshasa — L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans la Région africaine et la Fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (FICR) ont adopté un cadre de collaboration régional pour renforcer la réponse aux urgences de santé publique, particulièrement au niveau communautaire, et renforcer la sécurité sanitaire.
Fortes d'une présence de l'OMS dans la Région africaine dans 47 pays et du vaste réseau de l'IRFC, comprenant son Bureau Régional Afrique et 49 sociétés nationales de la Croix Rouge et du Croissant Rouge en Afrique subsaharienne, auxquels s'ajoutent plus de 1,4 million de volontaires et 12 000 branches , les deux organisations s'appuient sur leur vaste réseau et leur présence à travers le continent pour soutenir les gouvernements à renforcer la réponse au niveau communautaire.
Pour faire face à l'épidémie actuelle de mpox, l'OMS Afrique et la FICR renforcent leur collaboration historique afin de soutenir le Burundi et la République démocratique du Congo à intensifier les mesures pour une riposte efficace pour pouvoir contenir l'épidémie. Cette collaboration pourra être étendue à d'autres pays confrontés à des cas actifs de mpox, ainsi qu'à d'autres urgences de santé publique.
« Alors que le continent et le monde font face à des menaces nouvelles et émergentes, notre partenariat de longue date reste essentiel pour protéger la santé, renforcer la préparation aux situations d'urgence, et construire une Afrique en meilleure santé et plus résiliente », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique.
L'OMS et la FICR travaillent ensemble depuis des décennies sur le continent, animées par la volonté profonde de sauver des vies. Ce nouveau cadre de collaboration facilitera une coordination rapprochée et un alignement dans la réponse aux urgences sanitaires en Afrique. Il a pour objectif de renforcer les capacités des travailleurs de santé locaux, d'améliorer la préparation aux catastrophes et à la réduction des risques, d'accroître l'accès aux vaccins et de développer les actions basées sur des preuves.
Ce partenariat permettra également de rationaliser et d'intégrer les approches de préparation au sein des ministères de la santé et de faire face aux effets du changement climatique sur la santé, entre autres domaines prioritaires, pour une action concertée sur le continent.
Environ 500 000 volontaires de la FICR se trouvent en République démocratique du Congo, un pays qui concentre 90 % de tous les cas de mpox en Afrique. Ils ont été formés à la surveillance au niveau communautaire, à l'engagement communautaire, à la communication des risques et à la gestion des cas.
« Nos volontaires sont des membres de la communauté qui ont tissé des liens de confiance au fil des années. Ils ont à leur actif de nombreuses recherches appliquées et données sur l'état de santé des communautés », a déclaré Mohammed Omer Mukhier-Abuzein, Directeur régional de la FICR pour l'Afrique.
Avec un ratio estimé d'un volontaire pour 200 personnes vivant en République démocratique du Congo, les effectifs de la FICR joueront un rôle crucial en transmettant à l'équipe nationale de l'OMS chargée de la lutte contre la mpox des informations en temps réel sur les épidémies suspectes. Cette équipe comprend des experts de la polio qui ont fait preuve d'une efficacité considérable lors de précédentes initiatives d'éradication de la maladie.
« En mettant en commun l'expertise technique et la coordination nationale de l'OMS et la capacité de mobilisation communautaire de la FICR, nous pouvons créer un mécanisme de réponse puissant et complémentaire. Ce partenariat garantit que les interventions sont scientifiquement fondées et localement pertinentes, établissant ainsi une nouvelle norme pour des réponses intégrées et efficaces aux épidémies », a déclaré le Dr Abdou Salam Gueye, Directeur régional pour les urgences sanitaires au bureau régional de l'OMS pour l'Afrique.
La surveillance épidémiologique menée en collaboration avec la FICR soutiendra le déploiement du vaccin contre la mpox en République démocratique du Congo, qui devrait commencer dans les semaines à venir. L'OMS pourra utiliser les données pour orienter les vaccins là où ils sont le plus nécessaires.
L'OMS soutient les pays confrontés à des épidémies de mpox à travers de multiples interventions stratégiques, notamment le renforcement de la surveillance de la maladie, la préparation à l'introduction d'un vaccin, la recherche des contacts, la formation et la lutte contre la désinformation.