Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors de la troisième réunion du Comité des chefs d'État et de gouvernement des CDC-Afrique

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Monsieur Mohamed Ould Ghazouani,

Monsieur Cyril Ramaphosa,

Monsieur Moussa Faki,

Dr Jean Kaseya, mon frère,

Mesdames, Messieurs, chers collègues et amis,

Le mois dernier, le Dr Kaseya a déclaré que la mpox constituait une urgence de santé publique à l'échelle du continent africain et j'ai déclaré qu'elle constituait une urgence de santé publique de portée internationale.

Nos deux déclarations sont intimement liées, comme l'a dit Jean, mon frère, et nous collaborons étroitement, dans le cadre d'un plan commun et d'une riposte commune.

Je suis heureux de constater que les CDC-Afrique se sont beaucoup développés depuis que j'ai proposé pour la première fois leur création lors du Sommet de l'Union africaine à Abuja en 2013.

Je remercie toutes celles et tous ceux qui ont soutenu le renforcement des CDC-Afrique. Notre leadership conjoint de la riposte à ces épidémies de mpox marque le début d'une nouvelle ère de collaboration pour nos deux organisations.

Je dis « épidémies », au pluriel, parce qu'il est important de se rappeler que nous ne ripostons pas à une épidémie mais bien à plusieurs épidémies, causées par différentes souches - ou différents clades - du virus, qui se transmettent de différentes façons à différents endroits.

Nous ne connaissons pas bien la dynamique de la transmission, donc même si nous ripostons, nous devons mieux comprendre comment le virus apparaît et se propage, afin de pouvoir adapter nos stratégies.

L'OMS est sur le terrain, en collaboration avec ses nombreux partenaires.

Nous renforçons la surveillance et les enquêtes de terrain, les moyens de laboratoire, les soins à domicile et les soins cliniques, la lutte anti-infectieuse, la communication sur les risques et la mobilisation communautaire, et nous planifions la vaccination ciblée avec nos partenaires.

L'OMS a formé plus de 1600 agents de santé au traitement de la mpox, dans neuf pays.

Vendredi, nous avons livré plus de 33 tonnes de fournitures en République démocratique du Congo, y compris des produits essentiels pour le diagnostic, le traitement et la prévention des infections.

Au Burundi, nous avons remédié à une grave pénurie de carburant pour que l'OMS, ses partenaires et le gouvernement puissent poursuivre leurs opérations.

Ce mois-ci, l'OMS a préqualifié le premier vaccin contre la mpox, et nous travaillons en coordination avec Gavi et l'UNICEF.

Je remercie l'Union européenne, les États-Unis d'Amérique, le Japon et les fabricants d'avoir donné des doses de vaccins.

Les vaccins sont en cours de distribution, mais je dois souligner un point essentiel : à eux seuls, les vaccins ne mettront pas fin à ces épidémies. Ils sont très efficaces s'ils sont utilisés stratégiquement dans les groupes à risque, mais ils ne sont qu'un outil parmi d'autres.

Afin de favoriser l'utilisation la plus efficace et la plus équitable possible des vaccins et des autres outils, l'OMS a instauré le Mécanisme d'accès et d'allocation, dans le cadre du Réseau intérimaire de contre-mesures médicales (i-MCM Net), dont la création a été approuvée par les États Membres de l'OMS.

Mesdames, Messieurs, il y a trois choses dont nous avons besoin pour mettre fin à ces épidémies :

Premièrement, un soutien politique en faveur des plans mondiaux et pour le contient africain, et les ressources pour les mettre en oeuvre.

Deuxièmement, des plans nationaux complets et axés sur les communautés, tenant compte de tous les outils dont nous disposons, et pas uniquement des vaccins, et comme l'a dit Jean, mon frère, les vaccins sont très chers - 270 dollars des États-Unis (USD) par série complète - cela fait donc 2,7 milliards USD pour 10 millions de personnes, ce qui est énorme, et nous devons trouver un moyen de faire baisser le coût de ces vaccins. Et troisièmement, un engagement renouvelé en vue de s'attaquer aux facteurs qui favorisent ces épidémies - le manque d'eau potable et de moyens d'assainissement et d'hygiène, la fragilité des systèmes de santé, la malnutrition, l'insécurité et les liens entre les humains et les animaux et l'environnement qu'ils partagent.

Il ne faut également pas oublier que les populations de notre continent ne sont pas seulement confrontées à la menace de la mpox mais aussi à celles que constituent les épidémies de choléra, de rougeole, de dengue ou encore de méningite.

L'OMS aide les États Membres à faire face à ces multiples menaces, avec les CDC-Afrique et d'autres partenaires, dans le cadre d'une approche intégrée, multisectorielle et concernant plusieurs maladies, fondée sur des soins de santé primaires solides et centrés sur les communautés.

Enfin, la mpox nous rappelle que le monde a besoin d'un accord juridiquement contraignant pour mener une action coordonnée et équitable face aux épidémies et aux pandémies.

Nous devons disposer d'un accord solide sur les pandémies, d'ici à la fin de l'année si possible.

Les États Membres de l'OMS viennent d'achever un cycle de négociations supplémentaire et, bien qu'ils aient progressé, beaucoup reste à faire.

Mesdames, Messieurs, je remercie encore une fois Jean, mon frère, les CDC-Afrique et l'Union africaine d'avoir organisé cet événement, et je vous remercie de votre collaboration. Ensemble, avec le soutien de nos nombreux partenaires, nous pouvons mettre fin à ces épidémies.

Je vous remercie.

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