Il est des moments dans la vie des peuples où la nécessité de conjuguer les efforts et les intelligences pour faire face victorieusement à l'adversité, se pose comme une nécessité impérieuse. L'histoire de notre pays nous le rappelle sans cesse, avec particulièrement à l'esprit, une date transcendantale, à savoir celle de 1932 qui avait consacré la dislocation de la Haute-Volta en trois entités réparties entre certains de nos pays voisins.
Un trait de plume du colonisateur qui avait été perçu comme un coup de poignard par l'ensemble des forces vives du pays, qui, de l'est à l'ouest et du nord au sud, s'étaient insurgées contre cette forfaiture et s'étaient dressées comme un seul homme pour la combattre avec les chefs coutumiers et traditionnels dans le rôle de hérauts et de héros. Certains de ces chefs traditionnels avaient même au péril de leur vie bravé certains interdits ancestraux pour voir la quête de renaissance du pays aboutir.
Nous passons outre les péripéties de cette lutte nationale pour dire qu'elle avait fini par aboutir positivement avec la reconstitution du pays dans ses limites initiales, le 4 septembre 1947. Mutati mutandis, la situation actuelle du pays avec la guerre de prédation et son cortège de cruautés qui nous est imposée, nécessite le même sursaut patriotique, surtout après la tragédie de Barsolgho qui vient après d'autres drames comme Inata et Yirgou.
Cela exige des Burkinabè, individuellement, une introspection profonde et un dépassement de soi et de ses convictions pour n'avoir à l'esprit que la survie de la Nation. Nos frustrations, nos peurs, nos trahisons, bref de notre division dans le combat profite à l'ennemi pour commettre ses forfaitures. Le capitaine Ibrahim Traoré a beau faire, il ne dispose pas du don d'ubiquité pas plus que de la science infuse pour vaincre seul le mal, surtout que les propos tenus récemment par le Premier ministre laissent clairement voir que la gangrène a atteint des niveaux insoupçonnés.
Le récent complot dont les tenants et les aboutissants nous ont été révélés par le ministre de la Sécurité oblige tous les patriotes sincères épris de paix et de liberté à se liguer autour du capitaine Ibrahim Traoré pour extirper la gangrène en notre sein et envisager l'avenir avec plus de sérénité et de confiance. Personne n'a intérêt à ce que les forces du mal triomphent, car cela signifierait l'asservissement définitif du pays avec les conséquences néfastes qui en découlent. Unissons-nous donc autour des idéaux nobles que nous avons en partage.