TLDR
- La CBN augmente le taux d'intérêt de référence à un niveau record de 27,25 % pour la 13ème fois consécutive afin de contrôler l'inflation et de stabiliser le naira
- Le gouverneur Olayemi Cardoso annonce une hausse surprise des taux d'intérêt, alors qu'un seul économiste sur 12 l'avait prédite.
- La banque centrale relève ses taux de 15,75 points de pourcentage depuis mai 2022 pour lutter contre l'inflation élevée, due à la hausse des prix des carburants et aux inondations.
La Banque centrale du Nigeria a porté son taux d'intérêt de référence au niveau record de 27,25 %, soit la 13e hausse consécutive, dans le cadre des efforts visant à contrôler l'inflation et à stabiliser le naira.
Cette décision, annoncée mardi par le gouverneur de la CBN, Olayemi Cardoso, a surpris les marchés financiers, puisqu'un seul des 12 économistes interrogés par l'agence Bloomberg avait prévu cette augmentation. Le taux de la politique monétaire était auparavant de 26,75 %.
La banque centrale a relevé ses taux de 15,75 points de pourcentage depuis mai 2022 pour lutter contre l'inflation galopante, qui a ralenti à 32,2 % en août mais reste élevée. De nouvelles pressions inflationnistes sont apparues à la suite d'une augmentation de 45 % des prix de l'essence et des inondations dans les régions productrices de denrées alimentaires du Nigeria.
Points clés à retenir
Cette décision intervient dans un contexte de mécontentement croissant de la population face à la cherté de la vie. Les manifestations du mois d'août, déclenchées par la hausse des prix des carburants, ont vu les manifestants réclamer le rétablissement des subventions aux carburants, la baisse des tarifs de l'électricité et la réduction des droits à l'importation. Les forces de sécurité ont réprimé les manifestations, faisant 21 morts et plus de 100 arrestations. La hausse agressive des taux de la CBN reflète sa lutte permanente contre l'inflation et l'instabilité économique. Si cette mesure vise à stabiliser les prix et le naira, elle risque d'aggraver la frustration du public face au coût de la vie, alors que des appels sont lancés en faveur de mesures d'allègement économique, notamment le rétablissement des subventions aux carburants et la baisse des tarifs.