Luanda — L'Angola met l'expérience acquise dans la résolution de son conflit interne au profit de la paix en Afrique, qui, après plusieurs décennies, a été définitivement résolue à travers un dialogue inclusif entre les parties belligérantes, a déclaré mardi, à New York (Etats-Unis), le Président de la République, João Lourenço.
Intervenant au débat général de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies, il a indiqué que c'est dans cet esprit que l'Angola est profondément engagé dans le processus de recherche de solutions aux conflits en Afrique, soulignant que le plus grand effort en ce moment se concentre sur les conflits qui se développent en République Démocratique du Congo (RDC), sans négliger ceux qui surviennent au Soudan et dans la région du Sahel.
« Nous avons appris de notre propre conflit qu'il n'y a pas de paix sans dialogue et qu'il n'y a pas de paix sans concessions d'une partie à l'autre. C'est une voie qui ne peut être négligée dans le cadre de tous les efforts à déployer pour résoudre les graves crises sécuritaires auxquelles le monde est actuellement confronté», a-t-il souligné.
Il a rappelé que, dans le cadre du processus de Luanda, un cessez-le-feu a été conclu dans l'Est de la RDC, entré en vigueur le 4 août dernier.
Afin de consolider les acquis obtenus, a expliqué le Chef de l'État angolais, une proposition d'accord de paix formulée par l'Angola, impliquant la RDC et le Rwanda, a été mise sur la table, dont les termes ont été discutés par les parties au niveau ministériel, avec la perspective de parvenir à un accord justifiant la tenue d'une réunion au sommet pour faciliter la signature de l'accord de paix définitif et le rétablissement des relations entre la RDC et le Rwanda.
«Nous sommes très préoccupés par la situation qui prévaut au Soudan, où se déroule une guerre violente avec des conséquences humanitaires aux proportions dramatiques, face à une certaine apathie de la communauté internationale, qui doit chercher à faire converger ses efforts et agir en coordination avec l'Union africaine dans le sens de promouvoir et de parvenir à une paix durable », a-t-il dit.
L'Afrique dans les missions de maintien de la paix dans le monde
Le Président João Lourenço a souligné que dans le cadre de l'effort collectif entrepris par les nations de la planète, en faveur de la consolidation de la paix, les pays africains cherchent à contribuer de manière toujours plus efficace aux missions des Nations Unies visant à stabiliser les pays et régions en conflit.
Il a expliqué que ces opérations de paix ne sont souvent pas menées avec la fréquence et l'efficacité requises, en raison des limitations financières des pays disposés à y participer.
« Heureusement, cette condition semble avoir finalement été surmontée au niveau du Conseil de sécurité, ce qui représente une étape décisive dans le renforcement de l'opérationnalité et de l'efficacité des missions de paix et de stabilité dirigées par l'Union africaine, qui disposent désormais d'un mécanisme de financement plus robuste, adapté à ses opérations", a-t-il souligné.
João Lourenço s'est félicité de ces évolutions, « notamment parce que l'Afrique veut être de plus en plus présente non seulement dans l'approche, mais aussi dans les processus de prise de décision et de résolution liés aux grands systèmes mondiaux ».
Conflit en Ukraine
João Lourenço a défendu une solution négociée à la guerre de la Russie contre l'Ukraine, basée sur le respect des principes des Nations Unies qui sauvegardent la souveraineté des États.
Il a souligné que ce conflit ébranle sérieusement et profondément la stabilité et la sécurité en Europe, avec de fortes répercussions sur le reste du monde en termes de stabilité économique et de sécurité alimentaire et énergétique.
«Malgré l'utilisation de moyens militaires et autres de plus en plus sophistiqués sur le théâtre des opérations, aucune victoire militaire n'est envisagée dans cette guerre, avec une tendance à s'étendre au reste de l'Europe si une solution négociée n'est pas trouvée, basée sur le respect des principes des Nations Unies qui sauvegardent la souveraineté des États», a-t-il conclu.