Le Stade Tunisien ne méritait pas de gagner mais il ne méritait pas de perdre non plus.
Il y a des matchs où le destin s'abat sur une équipe. Le week-end dernier, au stade Miloud Hadefi d'Oran, le ST a été maudit, mais a tout de même fini par sortir prématurément de la C3 avec des regrets tout de même. Quant à l'USM Alger de Nabil Maâloul, il n'a ni flambé ni performé. Il s'en est juste remis à un exploit individuel de Mondeko à un quart d'heure du terme, et à une légèreté défensive dont a profité Gassama vers la fin. Bref, même si l'USMA n'a pas été flamboyant, il a profité du manque de détermination stadiste et finalement d'une défense prenable, pour mettre un gros coup derrière le crâne d'une assistance qui ne rêvait pas d'un meilleur scénario.
Cruel destin pour le Stade. Le chrono affichait un peu plus de 75' de jeu quand ce diablotin de Kevin Mondeko tente un ciseau qui laisse Hélal cloué et figé par l'audace du Congolais. Ce sont donc 15 minutes particulières qu'ont dû se coltiner les Tunisois face à des Algérois bien réveillés par ce but providentiel. Par la suite, comme durant la majeure partie du match d'ailleurs, l'USMA pousse mais le Stade résiste et pas seulement. Et avec un virage de ce stade flambant neuf prêt à exploser, les locaux n'attendaient qu'une distraction, une inattention de l'adversaire pour enfoncer le clou. Ce qui fut fait lors du money time dans un chaudron oranais incandescent.
Un arbitrage à sens unique
Le Stade Tunisien sort donc avec les honneurs mais prématurément tout de même. En amont, avec son 4-3-3 classique, Maher Kanzari n'a pu tenir au-delà de 90' même si l'on y croyait à un quart d'heure de la fin. Khalfa et Laifi sur les flancs, Sahraoui et Arous dans l'axe, le trident Oumarou, Ghazi Ayadi et la sentinelle Touré au coeur du jeu, et enfin, une attaque à trois têtes avec Mejri, Saâfi et Djité, le Stade a, semble-t-il, joué avec les moyens du bord, mais franchement, offensivement parlant, le Stade avait-il les moyens de renverser l'USMA? Si l'on passe sous silence ce penalty indiscutable non accordé à Amath Ndao par le Soudanais Sabri Mohamed Fadel vers la fin, et vu que l'arbitre a globalement sifflé à sens unique, l'on peut s'avancer à dire que le Stade ne méritait pas de gagner, mais il ne méritait pas de perdre non plus!
Lors de ce match, le Stade n'a pas vraiment subi, mais il n'a pas percé non plus, faute d'attaquants percutants et de vitesse d'exécution. Bref, la plupart du temps, le Stade s'est appliqué à la récupération en coupant la transmission adverse, mais il a ensuite vite fait le dos rond, sans aller au bout de ses intentions. Deux clubs, deux ambiances lors de ce match retour du 2e tour préliminaire de la coupe de la CAF. Au coup d'envoi, l'USMA est en pleine confiance même s'il a mordu la poussière à l'aller. De son côté, le Stade Tunisien, qui a patiné d'entrée de L1 face à l'ESZ, a retrouvé du punch face aux protégés de Maâloul à Radès et a donc foulé la pelouse du stade d'Oran pour défendre crânement ses chances. Ce second acte n'aura certes pas souri au Stade, mais l'équipe va forcément en tirer les enseignements qui s'imposent et revenir l'année prochaine sur le devant de la scène continentale. Justement, beaucoup de leçons à titrer de cette mésaventure. L'apprentissage africain a été très dur pour le Stade.