Kaymor — Une mission du comité de gestion pour le suivi et la supervision de la mise en oeuvre des projets de services agricoles a séjourné, mardi, dans la commune de Kaymor, dans le département de Nioro du Rip (Kaolack, centre) pour constater les réalisations faites dans le cadre du projet "Gunge Mbay" (accompagner l'agriculture, en wolof).
Ce projet, financé par l'Union européenne à hauteur de 1 394 863 626 francs CFA, vise à appuyer l'émergence d'un système alimentaire créateur d'emplois décents à travers une agriculture moteur de croissance économique. Il est mis en oeuvre par l'Agence belge de développement (ENABEL) et le Fonds national de développement agrosylvopastoral (FNDASP).
Cette mission conduite par le directeur exécutif du Fonds national de développement agrosylvopastoral (FNDASP), Jean-Charles Faye, en compagnie des membres dudit comité, a visité plusieurs champs de culture de semences notamment de mil.
Une occasion saisie par Diéry Cissé, gestionnaire de la base des données du réseau des producteurs "Suxali mbay mi" de la commune de Kaymor d'affirmer que ce projet "Gunge Mbay" est venu à son heure en ce sens qu'il soulage les paysans et autres producteurs agricoles qui s'activent dans la production du mil pour lutter contre l'insuffisance alimentaire au Sénégal.
"Le plus important et que nous saluons, c'est que ce projet a commencé par nous accompagner dans la production de semences sur une superficie de 17 hectares cette année pour produire plusieurs tonnes de semences. Le constat est que les paysans ont un problème dans l'acquisition de semences", a-t-il déclaré dans un entretien avec l'APS.
M. Cissé estime que pour pouvoir atteindre l'autosuffisance alimentaire, "il faut forcément disposer des semences de qualité, adopter les bonnes pratiques agricoles et se mettre dans l'agréage qualité avec les champs écoles dont quinze mis en place dans notre commune". Diéry Cissé a précisé que chaque champ école compte 25 producteurs.
"Cette année, notre réseau, à travers 35 organisations de producteurs répartis dans 123 villages, a emblavé 500 hectares de semences base et 16 hectares de semences prébase", a expliqué M. Cissé.
Selon lui, dans le cadre du programme de résilience climatique, leur réseau a obtenu un financement de 40 millions de francs CFA dont la moitié a servi à acheter un tracteur pour leurs activités agricoles et une batteuse.
Avant l'arrivée du FNDASP à travers le projet "Gunge Mbay", "nous contractions, chaque année, un prêt de 20 à 23 millions de francs CFA au niveau des banques". "Cette année, nous avons demandé seulement un prêt de 10 millions de francs CFA, puisque les retombées de ce projet de résilience climatique nous ont aidés à réduire nos besoins financiers au niveau des banques"', s'est-il réjoui.
Il a signalé que le projet "Gunge Mbay" leur a permis de prendre en charge des animateurs locaux qui assurent le suivi des champs, l'identification des producteurs et des parcelles de champs jusqu'à la récolte et l'agréage qualité.
"Nous sollicitons un appui en matière d'intrants agricoles, parce que, parfois, nous les recevons tardivement. Même si tu as les moyens de s'en procurer, la réception se fait tardivement. Nous voulons aussi que les financements soient augmentés, ce qui nous permettrait de pouvoir entre 1000 et 1500 producteurs", a plaidé M. Cissé.
D'après Diéry Cissé, les équipes techniques qui les accompagnent rencontrent aussi d'énormes difficultés pour leur déplacement dans les différents villages pour le suivi et la supervision.
"Sur ces 500 hectares, seuls les 125 hectares ont été jusque-là été suivis, soit 25% de la superficie", a-t-il déploré. Il a signalé que leur réseau compte 125 femmes qui s'activent sur plusieurs hectares de terres pour leurs activités agricoles.
