Sénégal: Dakar et Rabat pas encore liés par un accord de transfèrement de condamnés (ministre)

Dakar — Le Sénégal et le Maroc ne sont pas encore liés par une convention de transfèrement de personnes condamnées, laquelle permettrait à ses ressortissants détenus au royaume chérifien de purger leurs peines dans les prisons sénégalaises, a déclaré le secrétaire d'Etat aux Sénégalais de l'extérieur, Amadou Chérif Diouf.

"Il n'y a pas encore d'accord de transfèrement de prisonniers entre le Sénégal et le Maroc. Je pense que récemment le ministre de la Justice, à l'Assemblée nationale, [a dit] qu'ils sont en train d'y travailler", a-t-il dit.

S'exprimant dans un entretien avec l'APS, Amadou Chérif Diouf a dit son espoir de voir les deux pays arriver bientôt à trouver les mécanismes permettant d'intégrer cet aspect dans leur coopération.

A l'inverse, il dit ne pas être "optimiste" quant à la probabilité de voir les Sénégalais détenus au Maroc accepter de revenir au bercail pour y être incarcérés.

Il a relevé que même dans les pays auxquels le Sénégal est lié par un accord de transfèrement de condamnés, "beaucoup de Sénégalais [condamnés]" n"'acceptent pas" de revenir purger leurs peines dans leur pays.

Il assure que les Sénégalais détenus dans les prisons marocaines se trouvent dans de bonnes conditions.

"En tout cas, au Maroc où j'ai visité les prisons et de la bouche des prisonniers, ils m'ont dit qu'ils sont dans de bonnes conditions et certains sont même en train de faire des formations ou de travailler", a-t-il rassuré.

Il a évoqué une situation similaire pour les ressortissants sénégalais vivant dans les autres pays tels que la Tunisie, la Libye, la Turquie.

"J'ai été là où il y a le plus de problème. J'ai décidé, lorsque je suis arrivé, que je n'irais pas aller en Europe, au Canada, aux Etats-Unis, c'est très simple", a-t-il déclaré.

Il a insisté sur le fait qu'il s'est rendu "dans tous ces pays de transit" où il se pose le plus de problèmes.

Il estime que la situation dans ces pays est plus complexe qu'en Europe, au Canada et aux Etats-Unis.

Au Maroc, "nos jeunes sont souvent interpellés par la marine marocaine qui les débarque à Dakhla et ils sont retenus dans des centres, puis bientôt extradés, je les ai tous visités. Je suis même allé en prison pour visiter des jeunes Sénégalais", a-t-il expliqué.

Amadou Chérif Diouf affirme avoir été dans geôles pour rencontrer les Sénégalais qui purgent leur peine, malgré le fait qu'il avait été dissuadé de se rendre dans ces lieux de privation de liberté.

"On ne doit pas se rendre en prison parce que la diplomatie, c'est une question de prestige. Mais, j'ai dit non. Ils restent tous des Sénégalais. Je ne peux venir à Dakhla sans voir tout le monde. Et les plus vulnérables sont ceux qui sont en prison. (...). Donc, j'ai été les voir et je leur ai parlé", a-t-il raconté.

D'après les témoignages qu'il dit avoir recueillis sur place, les prisonniers de même que les blessés dénombrés lors de récentes manifestations violentes dans le centre de Biz Gandouz et celui d'Argoub sont bien pris en charge.

"Pour ce qui est des blessés, nous sommes en train de les prendre en charge et gratuitement. J'ai visité l'hôpital de Dakhla, j'ai vu le personnel. Et dans ce sens-là, nous n'avons aucun souci à nous faire, ils sont bien pris en charge", a-t-il fait valoir.

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