L'Union africaine (UA) a appelé, le 24 septembre, à la « cessation immédiate » des combats dans la grande ville soudanaise d'El-Fasher (Sud-Ouest), dénonçant une « escalade » de la crise après un assaut ce week-end des forces paramilitaires.
Le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a condamné « fermement l'escalade actuelle de la crise et la propagation de la violence » dans la ville. En effet, il a fait plus part de sa « préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans toutes les provinces du Soudan ». Selon Faki Mahamat, « il ne peut y avoir de solution militaire à la crise au Soudan », et les combats « ne font que prolonger les souffrances du peuple soudanais ».
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'était dit « gravement préoccupé » par les informations faisant état d'une offensive « à large échelle » des Forces de soutien rapide (FSR), enjoignant le général Daglo à « agir de manière responsable et à immédiatement donner l'ordre de stopper l'attaque ». De son côté, le président américain, Joe Biden, a demandé aux dirigeants du monde entier d'arrêter d'armer les généraux qui s'affrontent depuis 18 mois et d'aider à arrêter cette guerre.
En septembre, l'Organisation mondiale de la santé a annoncé un bilan d'au moins vingt-mille morts depuis le début du conflit, mais certaines estimations vont jusqu'à cent cinquante mille victimes, selon l'émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello. Plus de dix millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l'étranger, soit un Soudanais sur cinq.
La guerre oppose depuis avril 2023 l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, aux paramilitaires des FSR de son ex-adjoint, le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ».
Les paramilitaires assiègent la métropole depuis mai et ces derniers mois les violences ont tué des centaines de personnes, selon l'ONG Médecins sans frontières. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de viser les civils, de bombarder de manière indiscriminée des zones résidentielles et de se livrer à des pillages ou de bloquer l'aide humanitaire vitale.
A l'Assemblée générale de l'ONU, la guerre au Soudan sera débattue, au même titre que les conflits en Ukraine ou à Gaza. Consciente du prix que paient les Soudanais, la communauté internationale veut passer en revue toutes les pistes qui permettraient d'arriver à une solution politique, tout en étant extrêmement vigilante à ce que cette guerre civile ne déborde pas au-delà des frontières. Pas moins de quatre réunions sont prévues à New York pour évoquer la situation humanitaire et un possible règlement politique au Soudan.