À 48h de la clôture du dépôt des candidatures pour les élections communales à Madagascar, un quart des communes restent dépourvues de candidat. Une situation qui laisse entrevoir différents scénarios.
À Madagascar, les élections communales n'ont pas encore démarré qu'elles s'annoncent déjà inédites. Alors qu'elles se déroulent avec plus d'un an de retard par rapport au calendrier électoral initial, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a pris la décision de prolonger d'une semaine la période de dépôt des candidatures. La semaine dernière, le gouvernement a pris à la hâte un décret allégeant la liste des pièces à fournir pour tenter de convaincre plus de participants à se lancer dans la course. Mais cela n'a pas suffi.
Au dernier comptage de la journée d'hier, environ 2 500 candidatures ont été déposées sur l'ensemble du territoire, dont près de la moitié proviennent de candidats indépendants. Bien que ce chiffre montre une nette augmentation par rapport à la semaine passée, la situation demeure problématique. « Nous avons encore 414 communes qui n'ont pas de candidats », déclare Tianahanantsoa Ratsimandresy, directrice de la communication à la Céni. Elle ajoute : « On reste patients et optimistes parce que tout peut se jouer durant les derniers jours de dépôts de candidature. »
Cependant, une question cruciale se pose : que se passerait-il si, à la fermeture des Organes de vérification et d'enregistrement des candidatures (Ovec) ce jeudi 24 septembre au soir, un grand nombre de communes demeuraient sans candidats ? Pour éclaircir cette situation, nous avons consulté un technicien électoral, qui a souhaité garder l'anonymat. Selon lui, aucun texte de loi malgache ne prévoit une telle éventualité.
Trois options possibles
Dans un tel scénario d'absence de candidats dans plusieurs communes, l'État se retrouverait confronté à trois options. La première consisterait à reporter les élections, une décision qui pourrait prolonger l'incertitude politique dans le pays. Les plateformes et partis d'opposition ont d'ailleurs exprimé fortement leur volonté à participer aux élections. La deuxième option impliquerait d'engager des élections partielles, nécessitant de réitérer le processus électoral en 2025 pour les communes restantes. Toutefois, cette solution représente un coût élevé, que l'État peine déjà assumer actuellement. Enfin, la dernière possibilité serait de nommer des PDS (présidents de délégation spéciale), qui agiraient comme des « maires par intérim » dans les communes concernées par la vacance de siège.
Cette approche n'est pas nouvelle, ayant déjà été mise en oeuvre après les élections de 2019, lorsque l'absence de candidats ou l'annulation de scrutins avaient conduit à des renominations d'anciens maires. Bien que le Conseil d'État ait ordonné l'organisation de nouvelles élections, cette décision n'a jamais été suivie d'effet. Par conséquent, les vingt maires par intérim continuent d'exercer leurs fonctions aujourd'hui, en attendant l'élection du 11 décembre prochain qui devrait permettre leur remplacement.