Pikine — L'Association des juristes sénégalaise (AJS) exhorte tous les acteurs à oeuvrer en synergie pour "éradiquer les violences faites aux filles et aux femmes", a déclaré mercredi, à Pikine (banlieue de Dakar), sa chargée de projets, Aminata Samb.
"Nous voulons que tous les acteurs travaillent ensemble, travaillent en synergie pour éradiquer ces violences faites aux filles et aux femmes. Ce sera difficile de les éradiquer complètement et définitivement, mais en travaillant en synergie, nous pouvons faire reculer le phénomène", a-t-elle indiqué.
Elle s'exprimait en marge de l'ouverture d'un atelier de renforcement de capacités des acteurs intervenant dans la prévention et les procédures de prise en charge des victimes de violence.
La rencontre entre dans le cadre du projet "Contribuer à l'éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation, et l'application effective de la Loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbain".
Aminata Samb pilote depuis deux ans ce projet qui intervient dans six régions : Dakar, Thiès, Kaolack, Diourbel, Saint-Louis et Tambacounda.
Elle a déploré le manque de "statistiques exhaustives" et fiables pour évaluer avec exactitude les résultats de la lutte contre les violences faite aux filles et aux femmes au Sénégal.
Certes, les statistiques des boutiques de droit de l'AJS montrent une baisse du phénomène, mais il n'en demeure pas moins que "ça ne veut pas dire que les cas de violence faites aux filles et aux femmes reculent". "Au Sénégal, nous avons un problème de statistiques exhaustives et fiables. C'est pourquoi il nous est difficile de donner des chiffres exacts sur le recul ou la persistance des cas", a-t-elle expliqué.
Le projet "Contribuer à l'éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation, et l'application effective de la loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbain" est mis en oeuvre par l'Association des juristes sénégalaises avec l'appui financier de l'Union européenne.
L'atelier de deux jours vise à mener des actions de vulgarisation de la loi portant criminalisation du viol et de la pédophilie auprès des communautés. Ces actions sont axées sur le changement de comportement, afin de susciter chez elles, une prise de conscience et les inciter à devenir porteuses de changement.
L'atelier a enregistré la participation de leaders communautaires, de "badienou gox" (marraines de quartiers), d'imams, de représentants d'organisations communautaire de base, etc.