Dakar — Un projet portant sur des "mesures prioritaires" d'adaptation au changement climatique et destiné à renforcer la résilience des communautés vulnérables a été lancé mardi à Dakar, sous l'égide du ministère de l'Environnement de la Transition écologique (METE).
Cette initiative, dénommée Projet de mise en oeuvre des priorités régionales et nationale d'adaptation en Afrique Centrale et de l'Ouest (PACO), est dotée d'un financement de 19 millions d'euros, soit environ 13 milliards de francs CFA.
Elle sera mise en oeuvre pendant cinq ans dans quatre pays d'Afrique centrale et de l'Ouest que sont le Congo, le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, en vue de renforcer la résilience des communautés vulnérables aux changements climatiques.
S'exprimant lors du lancement officiel de ce projet, Thialao Sarr, conseiller technique au ministère de l'Environnement et de la Transition écologique, a déclaré qu'il est "impératif, au regard des effets déjà ressentis et des impacts projetés, d'adopter des stratégies d'adaptation robustes pour réduire cette vulnérabilité".
Il a rappelé que les conséquences des changements climatiques "mettent en péril notre sécurité alimentaire et compromettent" les efforts de développement.
Cela fait de ce phénomène "l'une des menaces les plus sérieuses pour le développement socio-économique, affectant, de manière disproportionnée, les populations les plus vulnérables des régions", a-t-il dit.
"Face à ces défis, notre responsabilité collective est claire : renforcer notre résilience et adapter nos stratégies de développement pour faire face à ces menaces climatiques", a indiqué M. Sarr.
L'objectif visé est d'accompagner la mise en oeuvre des mesures prioritaires d'adaptation déclinées dans la contribution déterminée au niveau national et le plan national d'adaptation (PNA) au changement climatique.
Selon Jean-Paul Affana, coordinateur du projet PACO, les composantes du programme consistent à appuyer la mise en oeuvre de politiques d'adaptation des pays bénéficiaires.
Dans ce cadre, cette initiative est appelée à "accompagner la mise en oeuvre de cinq projets par pays, qui vont impacter directement des milliers de bénéficiaires et indirectement des millions de personnes qui vont pouvoir améliorer leur capacité d'adaptation dans plusieurs secteurs".
"Pour le Sénégal, par exemple, nous avions cinq secteurs prioritaires pour l'adaptation, et en quelques années, nous sommes passés à plus d'une dizaine, ce qui signifie qu'il y a un besoin, en termes d'accompagnement des populations et des institutions", a relevé le coordinateur du projet
Il souligne qu'un autre volet du projet consiste à accompagner des commissions climat dans la région du Sahel et améliorer leur capacité de pouvoir accompagner les États membres à promouvoir des actions d'adaptation "plus pertinentes, innovantes, avec plus d'impact".
La représentante de l'ambassade de la République fédérale d'Allemagne, Uta Kuhn, a témoigné de "l'importance de la lutte conjointe contre le changement climatique entre l'Allemagne et les pays partenaires, surtout en Afrique de l'Ouest".
Elle a fait noter que "les pays comme le Sénégal n'ont pas beaucoup contribué au changement climatique, mais souffrent surtout des conséquences néfastes, raison pour laquelle on aimerait les soutenir dans la lutte contre les changements climatiques et l'adaptation aux effets" de ce phénomène.