Le président togolais Faure Gnassingbé a pris la parole ce mercredi lors du débat général aux Nations Unies à New York, exprimant ses inquiétudes sur des enjeux mondiaux cruciaux.
Dans un discours marqué par un appel à une coopération internationale renforcée, il a abordé les sujets pressants du changement climatique, de la menace terroriste, et de la nécessité de repenser le multilatéralisme.
L'un des premiers sujets abordés par Faure Gnassingbé fut le changement climatique, une question qui, selon lui, constitue une menace existentielle pour le continent africain. L'Afrique, bien que responsable d'une infime part des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est l'une des régions les plus touchées par ses conséquences dévastatrices. Sécheresses, inondations, déforestation, et dégradation des sols mettent en péril les moyens de subsistance de millions de personnes, exacerbant l'insécurité alimentaire et la pauvreté.
Le président a souligné l'urgence d'agir de manière collective et concertée pour atténuer les effets du réchauffement climatique. "L'Afrique ne peut pas affronter seule ce défi", a-t-il affirmé, tout en insistant sur la nécessité pour les pays industrialisés de tenir leurs engagements financiers pris lors des sommets internationaux sur le climat. Il a regretté que de nombreuses promesses restent souvent "lettre morte", dénonçant le décalage entre les discours et les actions concrètes.
Outre la crise climatique, Faure Gnassingbé a exprimé son inquiétude face à la menace croissante du terrorisme en Afrique. Les groupes armés extrémistes continuent de déstabiliser plusieurs régions du continent, notamment le Sahel et l'Afrique de l'Ouest. Le Togo, à l'instar de nombreux pays de la région, n'est pas épargné par cette vague de violence.
Le président togolais a appelé à une coopération internationale plus forte pour lutter contre le terrorisme, soulignant que la stabilité de l'Afrique est un enjeu de sécurité mondiale. "Nous devons renforcer nos capacités collectives de défense et d'intervention face à cette menace", a-t-il ajouté, tout en plaidant pour une aide accrue en matière de formation, d'équipement et d'intelligence partagée entre les nations.
La Faiblesse des Institutions Internationales : Un Système à Réformer
Un des points centraux de son intervention a été la critique des institutions internationales, jugées défaillantes face aux réalités contemporaines. Selon Faure Gnassingbé, ces structures multilatérales, telles qu'elles existent aujourd'hui, ne sont plus adaptées aux défis du XXIe siècle. Le président a déploré la lenteur des processus de décision, la fragmentation des efforts, et l'incapacité à répondre efficacement aux crises.
"Les engagements multilatéraux restent souvent sans effet", a-t-il martelé, appelant à une réforme profonde des institutions internationales pour qu'elles deviennent plus inclusives, plus transparentes et plus réactives. Le chef de l'État togolais a insisté sur le besoin de donner une voix plus forte aux pays en développement, notamment ceux d'Afrique, au sein des organes décisionnels mondiaux.
Une Afrique en Plein Essor : Vers un Partenariat Stratégique Global
Faure Gnassingbé a ensuite partagé sa vision d'une Afrique qui prendrait pleinement son rôle de partenaire stratégique dans la régulation des nouvelles règles mondiales. Il a souligné le potentiel immense du continent africain, notamment en termes de ressources naturelles, humaines et économiques. Cependant, pour que l'Afrique puisse jouer ce rôle de manière effective, il est essentiel que la communauté internationale la traite non pas comme un récepteur d'aide, mais comme un acteur clé dans la définition des règles et des politiques mondiales.
Le président togolais a plaidé pour une coopération internationale revitalisée, "plus inclusive et plus respectueuse", où chaque nation, grande ou petite, aurait un rôle significatif à jouer. "Le Togo regarde vers l'avenir avec espoir et détermination", a-t-il déclaré, soulignant que son pays, comme beaucoup d'autres sur le continent, est prêt à prendre des responsabilités accrues sur la scène internationale.
Réinventer le Multilatéralisme : Un Appel à l'Action
En conclusion, Faure Gnassingbé a lancé un appel à "réinventer le multilatéralisme". Pour lui, le modèle actuel, trop souvent paralysé par les rivalités géopolitiques et le manque de volonté politique, doit être repensé pour répondre aux défis globaux. Le président a appelé à une refonte du système, où la solidarité, la coopération et le respect mutuel entre les nations seraient les principes directeurs.
"L'Afrique est prête à jouer un rôle de premier plan dans cette transformation", a-t-il affirmé, tout en insistant sur l'importance d'un dialogue sincère entre le Nord et le Sud pour bâtir un avenir commun prospère et pacifique.
Le discours de Faure Gnassingbé à l'ONU résonne comme un plaidoyer pour une Afrique plus forte, plus unie, et pleinement intégrée dans la gouvernance mondiale. Sa vision d'un multilatéralisme réinventé, fondé sur l'inclusion et l'équité, offre une perspective d'espoir dans un contexte mondial marqué par des crises multiples et interdépendantes.