Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a pris la parole à l'Assemblée générale des Nations-Unies à New York. A cette occasion, il a appelé à une réforme urgente du Fonds monétaire international (Fmi), de la Banque mondiale et du Conseil de sécurité de l'Onu.
La paix, a déclaré le chef de l'Etat, ce n'est pas seulement l'absence de guerre. La paix, explique-t-il, c'est aussi la possibilité pour chaque être humain de vivre dans la dignité, de se nourrir, de se loger, de s'éduquer et de recevoir des soins.
«Or, aujourd'hui, plus de 750 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, et des millions basculent chaque jour dans l'extrême pauvreté. Ces chiffres éloignent de plus en plus le monde des Objectifs de développement durable fixés pour 2030. Nous ne pouvons plus accepter que les mécanismes de gouvernance mondiale continuent de reproduire ces inégalités.
Il est temps de rompre avec la logique du chacun pour soi et de bâtir un nouveau contrat social global, fondé sur la solidarité et la coopération », a affirmé le président Faye. Ce contrat, explique-t-il, doit inclure des réformes majeures pour s'attaquer aux défis politiques, économiques et environnementaux de notre époque.
«Premièrement, il est impératif de sauvegarder et de renforcer le multilatéralisme comme cadre unique d'action pour la paix et la sécurité internationales. Cela passe par une réforme urgente des institutions mondiales, notamment le Conseil de sécurité, le Fmi et la Banque mondiale, afin qu'elles soient plus inclusives et qu'elles reflètent les réalités géopolitiques et économiques actuelles. Le continent africain, en particulier, doit avoir une place plus importante dans ces instances de décision », recommande Bassirou Diomaye Faye.
Deuxièmement, il est temps à son avis, de corriger les injustices économiques qui freinent le développement de nombreux pays du Sud. M. Faye a relevé que le commerce inégal, l'évasion fiscale, les flux financiers illicites et les congés fiscaux abusifs ruinent les pays en développement, notamment en Afrique. Il a souligné que ces injustices doivent être corrigées pour permettre à tous les pays de participer pleinement au commerce mondial et de bénéficier de la croissance économique.
Troisièmement, il juge essentiel d'agir avec détermination contre le réchauffement climatique, en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée.
«Les pays industrialisés, responsables historiques des émissions massives de gaz à effet de serre, doivent intensifier leurs efforts pour financer une transition énergétique juste et équitable, qui ne pénalise pas les pays en développement. Nous devons impérativement protéger notre planète sans sacrifier les droits des nations les plus vulnérables à poursuivre leur développement », a martelé le président de la République.
Il a confié que le Sénégal a choisi de bâtir un État résolument tourné vers le développement durable, avec des initiatives ambitieuses dans des domaines tels que les énergies propres, la souveraineté alimentaire et la gouvernance transparente.
«Mais nous savons que, pour réussir, nous avons besoin de l'action collective et de la solidarité internationale. Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut relever seul les défis qui menacent l'humanité. Il nous faut agir ensemble, unis dans la diversité, pour construire un avenir où la dignité humaine est respectée, où la justice prévaut, et où la prospérité est partagée. C'est par la coopération et le respect mutuel que nous surmonterons les crises qui secouent notre monde », a déclaré le président de la République.