La période de dépôt des dossiers de candidature aux communales prend fin ce jour à 17 heures. Jusqu'ici, la commune d'Antananarivo reste toujours sans liste de candidats enregistrée et le duel Irmar-Firaisankina, annoncé, n'est toujours pas acté.
Money time
La période de dépôt des dossiers de candidature aux municipales et aux communales sera clôturée ce jour à 17 heures. Jusqu'à l'heure, les candidats ne se bousculent pas aux portillons de l'Organe de vérification et d'enregistrement des candidatures (Ovec), pour la commune urbaine d'Antananarivo (CUA).
Jusqu'ici, deux listes de candidatures ont été déposées pour la CUA. Il y a celle du Firaisankina, dont l'enregistrement est en stand-by et une liste de candidats conduits par Joseph Martin Randriamampionona, dit Dadafara. L'ancien ministre de l'Administration Rajaonarimampianina et ancien candidat à la présidentielle de 2013 s'aligne donc à la course à la magistrature de la capitale. Seulement, ce sont les favoris de la coalition au pouvoir (Irmar) et de la plateforme d'opposition Firaisankina qui tiennent en haleine l'opinion publique.
Les élections du 11 décembre, dans les grandes villes, notamment à Antananarivo, sont annoncées comme un nouveau face-à-face entre ces deux ténors de l'arène politique. Seulement, le duel attendu tarde à se dessiner. Les deux entités politiques veulent visiblement entretenir le suspense sur leur porte-étendard jusqu'au bout de la période de dépôt des candidatures. Il est peu probable que les deux formations n'aient pas de liste de candidats alignée dans la course à la mairie de la capitale.
Dès que la candidature de Marc Ravalomanana, président du parti "Tiako i Madagasikara" (TIM), ait été bottée en touche, le Firaisankina a dû revoir ses plans. Bien que l'ancien chef de l'État ait tenté de plaider sa cause auprès de l'Union africaine (UA), il se serait résolu à désigner un candidat de remplacement pour briguer la magistrature d'Antananarivo. Visiblement, il s'agira d'une personnalité issue du TIM ou d'un proche du patron de Tiko.
Depuis mardi, quelques noms ont été distillés sur les réseaux sociaux et dans les médias, vraisemblablement pour sonder l'opinion publique, mais surtout les partisans de l'ancien chef de l'État. En face, la coalition au pouvoir ne laisse rien entrevoir non plus quant à celui ou celle qu'elle alignera en tête d'affiche pour les municipales à Antananarivo.
Déterminant
Le fait d'entretenir le suspense jusqu'à la dernière minute peut être une stratégie pour déstabiliser son vis-à-vis. Il pourrait également indiquer une méfiance mutuelle entre les deux camps.
Cependant, elle s'explique aussi par un casse-tête dans le choix du candidat idéal pour l'Irmar et du meilleur remplacement pour le Firaisankina. S'agissant d'élections de proximité, le choix du candidat maire sera déterminant aux prochaines municipales.
Pour l'Irmar, notamment, les résultats des dernières législatives dans les six arrondissements de la capitale ont démontré qu'il est crucial de ne pas faire une nouvelle erreur de casting. Pareillement pour la plateforme d'opposition. À l'exemple des municipales de 2019, à Antananarivo, recevoir l'onction du patron du TIM ne suffit pas à mobiliser son électorat et à se faire élire. Sauf abstention, toutefois, il est peu probable que les Orange et le Firaisankina n'aient pas encore choisi leurs favoris de la capitale.
Il fallait aussi donner le temps aux candidats de préparer leurs dossiers. Outre le fait de scruter la stratégie des uns et des autres, la constitution des dossiers de candidature expliquerait également l'attente du "money time", pour se manifester et se rendre auprès des Ovec. C'est le cas des candidats qui veulent se positionner comme alternatives à l'Irmar et au Firaisankina. "Trouver soixante personnes pour composer la liste de candidatures et constituer leurs dossiers n'est pas facile", confie une source avisée.
Marc Ravalomanana étant sur la touche et les Orange ayant de la peine à se trouver un favori, des entités politiques y voient une ouverture pour damer le pion aux deux mastodontes de l'arène. Outre l'ancien ministre Randriamampionona, Tahina Razafinjoelina, ancien candidat à la dernière élection présidentielle, prévoit de déposer sa candidature à la magistrature d'Antananarivo en cette fin de matinée. Il conduira la liste Tia Tanindrazana.
Il se chuchote aussi que le député O'Gascar Fenosoa Mandrindrarivony pourrait aussi déposer sa candidature aux municipales d'Antananarivo en cette dernière journée. S'il se décide à sauter le pas, il conduira la liste de la plateforme Gasikara. D'autres candidatures surprises ne sont pas à écarter. En principe, après plusieurs jours calmes, l'Ovec d'Antananarivo aura du pain sur la planche, notamment durant les dernières heures de la période de dépôt des dossiers de candidature.