Saurimo (Angola) — Le ministre d'État et chef de la Maison militaire du Président de la République, Francisco Furtado, a dénoncé mercredi l'implication de citoyens étrangers et d'adolescents dans l'exploitation des diamants à Lunda-Sul, appelant à la rigueur et à l'efficacité dans la lutte contre ce phénomène.
"Nous avons de graves situations de détournement de rivières, de dommages environnementaux importants et une forte implication de citoyens étrangers en relation avec certains Angolais qui pratiquent l'extraction de diamants, une situation qui nécessite une proactivité de la part des organismes de défense et de sécurité", a souligné Francisco Furtado, dans des déclarations à la presse, à l'issue de la réunion avec les membres du Gouvernorat de Lunda-Sul.
Selon le responsable gouvernemental, ce phénomène crée un environnement contradictoire dans les informations fournies par de nombreuses organisations non gouvernementales, "car en expulsant ces citoyens de ces zones, l'État angolais finit par être considéré comme violant les droits de l'homme".
D'autre part, il a dit que l'État angolais prendrait certaines mesures pour améliorer la protection des frontières fluviales dans la province de Lunda-Sul, à travers des systèmes de surveillance électronique, pour contrôler les espaces qui ne sont pas encore couverts par les organismes de défense et de sécurité et permettre une surveillance stricte de la contrebande de carburant.
Concernant la contrebande, il a dénoncé que sur le tronçon Muconda (Lunda-Sul) - Luau (Moxico), des camions transportant environ 2 millions et 900 mille litres de carburant circulent chaque semaine, seulement 10 pour cent arrivent à Luau et 90 pour cent sont détournés vers la République Démocratique du Congo (RDC).
Il a ajouté que les services fiscaux et autres organismes ne suivent pas ce mouvement, ce qui facilite l'évasion fiscale.
"L'État angolais dépense un volume considérable de devises pour importer du carburant raffiné et quand on voit qu'environ 80 ou 90 pour cent de ce carburant qui est distribué dans les provinces de l'Est et finit par être détourné vers le Congo, c'est grave et il faut imprimer une nouvelle dynamique dans la lutte contre ce phénomène », a-t-il souligné.
Il a appelé à une plus grande interaction entre les organes de défense et de sécurité des trois provinces de l'Est de l'Angola, afin d'être efficace dans la lutte contre la contrebande de carburant.
A l'occasion, il a exprimé son inquiétude face à la dévastation de la flore par des citoyens nationaux et étrangers, principalement chinois, impliqués dans la production illégale de charbon de bois.