Ile Maurice: «Notre priorité demeure le bien-être des travailleurs»

26 Septembre 2024

Entretien à bâtons rompus avec Soodesh Callichurn, ministre du Travail et des Relations industrielles, au sujet de son différend fondamental avec Business Mauritius. Le ministre ne fait pas dans la dentelle et exprime ses quatre vérités. Selon lui, le gouvernement se positionne en faveur des travailleurs, évoquant un pacte social à respecter et une justice sociale. Voici un extrait de son entretien avec «l'express», en amont de l'intégralité de son interview à lire dans «l'express-samedi».

Monsieur le ministre, pourquoi le réajustement de la relativité salariale était-il nécessaire en cette fin d'année 2024 ?

Le réajustement était indispensable suite à l'augmentation significative du salaire minimum en décembre 2023, qui est passé de Rs 11 575 à Rs 16 500, soit une hausse de Rs 4 925. Cette augmentation a créé de grandes distorsions dans l'échelle salariale, entraînant des situations où des travailleurs avec des années de service différentes, voire des catégories professionnelles distinctes, touchaient presque les mêmes salaires. Cette compression des écarts salariaux devait être corrigée pour maintenir un équilibre juste entre les travailleurs.

Comment expliquez-vous la résistance de Business Mauritius à cette réforme ?

Il est vrai que Business Mauritius a rejeté le rapport Grading and Pay Structure en mars 2024, qui incluait ces ajustements. Pourtant, au départ, ils avaient accepté l'idée d'une application sectorielle de la relativité, même si cela impliquait des coûts supplémentaires. Mais au fil du temps, ils ont commencé à contester la méthodologie et le fait que ce soit le ministère du Travail qui amende les 32 Regulations existantes. Ils affirment aujourd'hui que nous aurions dû passer par le National Remuneration Board (NRB), malgré le fait que la loi accorde au ministère les pouvoirs nécessaires pour faire ces ajustements.

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Vous mentionnez la volonté de poursuivre le dialogue social. Est-ce toujours possible face à une telle opposition ?

Nous avons toujours privilégié le dialogue social. Ce différend ne changera pas nos principes. Nous resterons à l'écoute de tous les partenaires sociaux, mais notre priorité demeure le bien-être des travailleurs. Une société juste et équitable doit savoir partager ses richesses, surtout en période de reprise économique où de nombreuses entreprises affichent des profits colossaux. Il est normal que les travailleurs, véritables artisans de ces succès, en bénéficient également.

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